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Tableaux anciens

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RARISSIME HAMPE DE DRAPEAU DES TROUPES NAPOLITAINES DE JOACHIM MURAT EN BRONZE DORÉ - Hampe de drapeau régimentaire de l’Armée du royaume de Naples à l’effigie du cheval cabré de Joachim Murat, roi de Naples (1808-1815). Sculpture en bronze doré et ciselé, à base circulaire, monté postérieurement sur un socle demi-colonne en bois tourné noirci. Bon état général, quelques petits trous. Époque Premier Empire, 1811-1814. H. 23 cm (32 cm avec socle). Historique C’est tout d’abord Joseph Bonaparte, nommé roi de Naples par décret impérial du 31 mars 1806, qui avait choisi comme emblème le « cheval cabré » symbole de la ville de Naples ; la figure équestre était apposée sur les armoiries du nouveau royaume, au côté du triquètre, représentant la Sicile ; ces deux pièces héraldiques figuraient de même sur l’étoile de l’Ordre royal des Deux-Siciles créé en février 1808. Appelé sur le trône d’Espagne à la suite du traité de Bayonne, Joseph laisse la couronne de Naples à son beau-frère, jusqu’alors Grand-Duc de Berg et de Clèves, qui fait son entrée à Naples le 6 septembre 1808. Lors de la réorganisation de son armée et à la création de nouveaux régiments en mars 1809, ce sont encore des aigles qui sont distribuées pendant la cérémonie de remise des drapeaux. C’est en 1811 (peut-être en réaction à la naissance du nouvel héritier de l’Empire, le Roi de Rome) que Murat décida de se distinguer de la France et de la Grande Armée, en mettant en avant les symboles nationaux et en particulier la figure équestre du royaume de Naples ; la cocarde française est remplacée par la cocarde napolitaine, blanche à centre amarante, le « cheval cabré » remplace les aigles sommant les étendards des armées du royaume de Naples ; la plupart des uniformes « à la française » changent de galons et de couleurs, les sabretaches sont ornées du cheval napolitain. Un décret du 5 février 1811 détaille notamment les nouvelles dispositions : Article Ier - Les couleurs nationales de notre royaume seront blanc, céleste, amarante. Art II - Dans le drapeau le champ sera céleste, le milieu orné de l'écusson de nos Armes, et les extrémités seront formées d'une double bordure à échiquier avec carreaux égaux de couleurs amarante et blanc disposés de façon à ce que la couleur céleste dépasse la largeur des carreaux. Art III - La hampe des drapeaux peinte bleu céleste, surmontée par un cheval cabré en bronze doré reposant sur un chapiteau corinthien également en bronze doré. Si les aigles impériales sont réputées pour avoir été fondues par Thomire d’après les dessins de Chaudet, la figure équestre de Murat a probablement été créée sous l’inspiration d’un artiste napolitain, et exécutée sur une très courte période, entre 1811 et 1814. De dimensions similaires aux aigles, mais sans marques distinctives, le cheval cabré était posé sur un socle rond fixé sur chapiteau de style corinthien. Ces figurines demeurent extrêmement rares, la plupart des drapeaux italiens ayant été pris à la fin de la campagne de Russie, pendant la campagne de 1813, en particulier à Dantzig (ill. 1) et lors de la Bataille de Leipzig, ou encore détruit en 1815, au retour des Bourbons. Aussi, une grande partie de ces drapeaux avec leurs hampes se sont retrouvés dans les collections de musées russes avant de disparaître pendant la Seconde guerre mondiale. Œuvres en rapport - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, c. 1811. Musée de la Légion d’Honneur, ancienne collection Spada (ill. 1). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, Musée Napoléon, Fontainebleau, ancienne collection du Prince Napoléon, inv. N251 (ill. 2). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, Musée de l’Armée, Paris, inv.04495.1389 ; Gf39MOK (ill. 3). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, ancienne collection du Prince de Monaco, vente Osenat, 15 novembre 2014, lot 204 (adjugé 30.000 €). - Drapeau du 5e régiment Calabrais (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées), pris à Dantzig en 1813 (ill. 4-5). - Drapeau du 6e régiment de ligne napolitaine (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées), pris à Dantzig en 1813 (ill. 6). - Drapeau du 4e régiment de ligne napolitaine (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées) (ill. 7).

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Jacques-Louis DAVID (Paris, 1748-Bruxelles, 1825), entourage de. - Portrait du pape Pie VII. Huile sur toile (d’origine, restaurations anciennes). Dans un beau cadre en bois doré à palmettes aux angles (petits manques). H. 88 x L. 73 cm (à vue). H. 103 x L. 87 cm (cadre). Accident sur la toile Historique Célèbre portrait du Pape Pie VII réalisé en février 1805 en présence du modèle qu’on avait fait venir en France pour le Sacre de l’Empereur, il fut commandé auprès du peintre par la Maison de la couronne. Ce portrait est considéré comme l’un des chefs-d'œuvre de David, qui sut exprimer autant le caractère rempli de sagesse et de douceur que l’attitude du pape dont on perçoit l’expression de résignation. Ancien révolutionnaire et régicide, le peintre semble avoir été littéralement subjugué par ce pape dont la simplicité et la profonde humanité l’impressionnèrent ; il écrira d’ailleurs : “C’est une étude particulière que j’ai faite pour être un ouvrage original ; ce qui m’a porté à le faire, c’est pour la prospérité, avoir une juste idée des traits et du caractère de ce chef de l’Église qui a vécu des moments difficiles et extraordinaires.” Le tableau peint en 1805 fut exposé à la galerie du Sénat avant d’être accroché au Musée du Louvre jusqu’à nos jours. Napoléon commandera deux autres répliques qu’il placera au château de Fontainebleau et au château de Versailles. Une troisième version sera gardée par David qui l’emportera à Bruxelles lors de son exil, et restera dans son atelier jusqu’après le décès de l’artiste en 1826. Œuvres en rapport - Jacques-Louis David, “Pie VII (1742-1823), élu pape en 1800” (1805), Musée du Louvre, signé et daté “Lud.David Parisiis 1805” (inv. 3701). - Atelier de Jacques-Louis David, “Pie VII (1742-1823)” (1805), Musée du Louvre, en dépôt au château de Fontainebleau, titré (inv. 3702). - Vente “Souvenirs Historiques”, Millon, 25 novembre 2022, lot 68 (adjugé 5850 €). Littérature - Philippe Bordes. Jacques Louis-David, Empire to exile. Catalogue d’exposition, Londres, Yale University press, & Sterling and Francine Clark Art Institute, 2005. - E.-J. Delecluze. David, son école et son temps. Souvenirs. Paris, Didier, 1855.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

James GILLRAY (1756-1815) - “James GILLRAY (1756-1815) “The hand writing upon the wall – La main écrivant sur le mur” Rare gravure originale avec rehauts d’aquarelle polychromes. L’orgie de Napoléon représentée est une reprise du festin de Balthazar dans le chapitre 5 du livre de Daniel : la main sortant d’une nuée trace sur le mur cette même phrase en hébreu “Mene, mene, tekel. Upharsin”, énigme prédisant la chute de Babylone. Le jeune empereur est représenté stupéfait par le présage, tandis que l’entourage se jouit de l’abondance de mets, légendés “Tour de Londres”, “Saint James”, “Bank of England”, “Roastbeef of old England”, etc. Joséphine est obèse et boit de manière avide, les sœurs de l’Empereur, au fond, sont dévergondées. Une autre main tenant une balance fait présager un retour du roi. Publié le 24 août 1803, à Londres, St James Street, 27. H. 26,5 x L. 37 cm. Historique Caricaturiste de génie, James Gillray est l’artiste satirique le plus réputé d’Angleterre à partir des années 1780 jusqu’à ce que sa vue lui fasse complètement défaut vers 1810 et, de désespoir, précipite sa mort. Il est surnommé le père de la caricature politique, diffusé en son temps non seulement au Royaume-Uni, mais aussi à travers toute l’Europe. Il devait son succès à sa qualité technique, de composition et de dessin, tout autant qu’à sa finesse d’esprit qui n’épargnait personne. L’Encyclopaedia Britannica (11e édition, 1910) le décrit ainsi : “il attaquait (...) avec une satire acerbe, et rien ne lui échappait, pas même un infime détail de mode sur une robe. Le grand tact des œuvres de Gillray, qui frappait n’importe quel sujet en ce qu’il avait de ridicule, n’avait d’égal que le trait exquis de ses dessins, dont les meilleurs sont dans, leur conception, dignes de la sublime poésie de John Milton”. Si les phénomènes sociaux furent également ses sujets de prédilection, il est éminemment réputé pour ses caricatures des politiques de pure satire ou d’esprit plutôt conservateur en ce qui concerne la Révolution française et ce qui en découla, il publiait à ce sujet dans le journal -sans équivoque- “Anti-Jacobin Review”. Son souverain Georges III, le ministre Pitt et Napoléon Bonaparte furent également victimes de son art, mais la destinée du général corse concernait et inquiétait tant que les œuvres de Gillray trouvaient un public favorable dans nombres de régions d’Europe. L’artiste s’inspirait de chroniques politiques à son sujet, comme dans “la Nonchalance allemande” ou dans “les Délires d’un fou ou Petit Bony en pleine forme”, mais ici l’oeuvre est moins anecdotique, elle est l’expression d’un rejet profond de ce que Bonaparte représente, de sa croissante dangerosité pour l’Angleterre, et plus généralement encore, elle est l’expression d’une juste intuition prédisant la chute après une ascension fulgurante. Oeuvres en rapport - James GILLRAY, “The plumb-pudding in danger or State epicures taking un Petit Souper”, vente Bloomsbury, Londres, 25 juin 2015, lot 51 (adjugé 18.600£). - “Maniac-raving's-or-Little Boney in a strong fit” (“les Délires d’un fou ou Petit Bony en pleine forme”), 1803, The British Museum (inv. 1868,0808.7120). - “Boney & Talley – The Corsican carcase-butcher's reckoning day” (“Bony & Talley – le boucher corse fait le compte des carcasses”), 1803, The British Museum (inv. 1851,0901.1126). - “German Nonchalence, or the Vexation of Little Boney” (“la Nonchalance allemande ou Petit Bony vexé”), 1802, collection privée.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR