T'ANG HAYWEN (CHINE-FRANCE/ 1927-1991)
Composition (diptyque), vers 1990
Gouache sur papier fort
Signé 'T'ang' (en bas à droite, feuille de droite)
Chaque feuille : 29,7 x 21 cm
Ensemble : 29,7 x 42 cm
Provenance :
- Leszek Kanczugowski, Paris (acquis auprès de l'artiste).
Bibliographie :
- L. Kanczugowski, Lublin > Paris > Lublin, Ed. Wydawnictwo, Lublin, 2017, p. 225, no. 3 (la présente oeuvre illustrée).
À l’occasion de l’exposition "T'ang Haywen, un peintre chinois à
Paris (1927-1991)", du 6 mars au 17 juin 2024 au musée Guimet
à Paris, Osenat présente aux enchères le 24 mars 2024 dix
oeuvres de T’ang Haywen (lots 163 à 172) issues de la collection
personnelle de Leszek Kanczugowski, l’un des plus proches amis
de l’artiste de 1988 à sa mort en 1991, et aujourd'hui l'un des
principaux connaisseurs et défenseurs de son oeuvre.
L’exposition au musée Guimet est un évènement, puisqu’il s’agit
de la première rétrospective d'envergure en France depuis 2002
consacrée à T’ang Haywen qui, aux cotés des artistes chinois
installés en France Zao Wou-Ki et Chu Teh-Chun, est une des
figures majeures de l’abstraction d’après-guerre.
Né en 1927 en Chine sur l’île d’Amoy aujourd’hui appelée
Xiamen, T’ang Haywen a lui-même remémoré en 1988 sa
jeunesse et formation en Chine, et son arrivée en Europe : “ J’ai
appris à écrire et à peindre avec mon grand-père T’ang Yien, qui
était peintre et calligraphe. J’étais subjugué par la beauté de l’île
où je vivais : de hautes montagnes, des îles, la mer du tropique du
Cancer. J’ai grandi pour ainsi dire au milieu des fleurs, des arbres,
des poissons et des oiseaux. Ils ont empreint mon imagination
et ma mémoire d’une marque indélébile. Lorsque la guerre
survint, ma famille se réfugia au Vietnam. Je suis par la suite
venu en Europe, et je travaille à Paris depuis 1949 ” (cité in T’ang
Haywen, le dernier voyage, ed. Gangemi, Rome, 2006, p. 9).
Arrivé à Paris en 1949, T’ang étudie à l’Académie de La Grande
Chaumière dans le 14è arrondissement. Il s’essaye à une l’étude
de médecine, puis d’acteur, avant de rencontrer sa véritable
vocation de peintre. Discret, T’ang Haywen ne se mêle pas à
l’entre-soi des avant-gardes de café des années 1950. Le jeune
artiste trace son chemin, animé de nombreux voyages révélateur
de sa curiosité à partir des années 1960 : Belgique, Maroc, Etats-
Unis, Inde. Il sera exposé dans chacun de ces pays durant son
vivant, tout en étant exposé en France de façon discrète.
Durant sa carrière, T’ang Haywen s’est volontairement mis en
retrait des marchands d’art de son époque, préférant garder
l’indépendance d’esprit qui caractérise son esprit taoïste. Mais
pourtant, son oeuvre se développe, de façon avant-gardiste avec
une abstraction lyrique, gestuelle et vive, à mi-chemin entre
l’Orient et l’Occident, et à l’équivalent de Zao Wou-Ki et Chu
Teh-Chun à l’époque.
Chinois de naissance mais français d’adoption, T’ang Haywen
se rapproche au cours des années 1980 de la religion chrétienne,
fréquentant régulièrement l’abbaye de Fontgombault (où il
repose actuellement), et se convertit au catholicisme au cours de
cette décennie. Il change son prénom de Haywen à François ;
prénom sous lequel certains connaisseurs présentent aujourd’hui
l’artiste sous François T’ang (cité in T’ang Haywen, le dernier
voyage, ed. Gangemi, Rome, 2006, p. 7, essai de Vincent
Aucante).
La Pologne, le dernier voyage de T'ang Haywen en 1990, est
l’objet de la sélection d'oeuvres ici présentées. Il s’agit de l’ultime
voyage de l’artiste, dont les oeuvres présentées aux enchères par
Osenat constituent le testament avant la mort de l'artiste en
1991. Elles témoignent de la passion du collectionneur Leszek
Kanczugowski pour l’un des grands artistes chinois de la seconde
moitié du XXè, l’un des maîtres de l’abstraction lyrique, T’ang
‘François’ Haywen.
Estim. 3 000 - 5 000 EUR