Paul GAVARNI (1804-1866)
Mademoiselle Monarchie / Félicité Désirée - Caricature, 1832
Aquarelle et lavis d'encre, signée en bas à gauche
17 x 19,5 cm
Porte une inscription au crayon au dos de l'encadrement : "(..) Mademoiselle Monarchie / Félicie Désirée tient les hommes en sevrage, les tond, les coupe, fait leur éducation et leur bonheur, le tout à bon marché"
Un planche HT parue dans La Caricature morale, religieuse, littéraire et scénique, volume 4, 26 juillet 1832 (Planche n°182) est conservée dans les collections de la Maison de Balzac à Paris.
Observations de la Maison Balzac :
" Critique du système monarchique. Une vieille femme à lunettes, incarnant la monarchie, est assise sur une cage en osier renfermant de petits personnages. Elle tient un couteau dans la main gauche, avec lequel elle s’apprête à couper la tête d’un homme nu, qu’elle tient dans la main droite. A droite, un bocal où des têtes flottent dans un liquide coloré par le sang. A côté, un fossé où sont jetés les corps. Deux personnages se trouvent sous des lampes. L’un d’eux, un avocat, semble intimer l’ordre à la vieille de tuer cet homme. L’autre, un prêtre, semble se recueillir dans la prière. Dénonciation des arrestations (prison représentée par la cage en osier) et des exécutions. De façon ironique, l’explication précise : « Il n’est pas besoin de dire qu’il s’agit ici de la royauté absolue et tyrannique, comme on la voit sur d’autres points du globe. Il ne viendra à l’esprit de personne que nous ayons voulu représenter une monarchie entourée d’institutions républicaines ». Ainsi, La Caricature met sur un pied d’égalité, en matière d’injustice et de farouche répression, la monarchie absolue d’ancien régime et la monarchie de Juillet. D’après elle, les deux se valent puisque la monarchie de Juillet n’a pas fait siens les principes républicains. "
Estim. 300 - 400 EUR