Tapis

Lots recommandés

Tapis Mahal Ziegler (chaine et trame en coton, velours en laine), centre de l'Iran, vers 1860-1880 441 x 278 cm Ce tapis est rehaussé d'un élégant décor floral stylisé polychrome sur fond bleu . Trois étroites bordures bleue, ivoire et rouge à guirlande de fleurs cernent la composition Au XIXe siècle, Monsieur Ziegler, d'origine Suisse, s'installe en Angleterre, dans la région de Manchester, pour se lancer dans la fabrication de tissus imprimés en laine et coton. A cette même époque, l'Iran est un quasi-protectorat anglais autrement dit un marché que les Anglais se réservent. L'entreprise Ziegler et Company exporte sa production vers le proche orient et ouvre déjà en 1856 un bureau à Trebizonde, sur la cote turque de la Mer noire, puis s'étend en Perse où elle ouvre des représentations à Tebriz, puis Teheran, Sultanabad, Yazd, Ispahan et d'autres villes. (...) La grande exposition de Londres de 1862, les expositions universelles de Vienne en 1873 et de Paris en 1878, provoquent un engouement chez les occidentaux pour les orientalismes et l'aristocratie cherche des tapis pour meubler ses grandes demeures. A Londres, tout de suite après l'exposition, les grands magasins comme Liberty tentent déjà de vendre des tapis persans, mais ni les dimensions, ni les couleurs, ni les dessins ne correspondent aux besoins de la clientèle et des demeures victoriennes. Les marchands d'Istanbul ont commencé à faire nouer des tapis dans le gout de l'Occident à Tebriz, et un petit peu à Sultanabad. C'est alors qu'un collaborateur allemand, de la société Oskar Strauss, arrive à convaincre Ziegler de se lancer dans l'aventure de la production des tapis en Iran (…) Ziegler a une vision industrielle et sa production doit correspondre à la demande en terme de tailles, de couleurs de dessins, de qualité et bien sur de prix. Chez Ziegler, on peut passer commande d'un tapis et il sera exécuté sur mesure, étonnant à cette époque où les communications et les transports étaient loin de ce qu'ils sont aujourd'hui. Il achète un terrain à Sultanabad qu'il entoure d'un haut mur qui lui vaudra le surnom de fort-Ziegler. Dans cette enceinte, on trouvera des bureaux, des dépôts, mais surtout des grands ateliers de teinture, afin de pouvoir garantir une constance des couleurs. Les métiers à nouer seront placés à domicile, dans les villages et il y en aura jusqu'à 2 500 qui noueront pour lui. Sultanabad, nommée aujourd'hui Arak, était alors une ville nouvelle de quelques 10 000 habitants. Pour assurer une production aussi importante, les métiers étaient disséminés dans un rayon d'une centaine de kilomètres. Parmi les nombreux villages de la région, on peut citer en autres Mahal et Sarouk, dont la renommée est internationale. L'appellation Mahal s'applique aux tapis de la région du centre de la Perse. Les tapis Mahal sont soignés aussi bien dans la technique que dans les dessins : ils sont finement noués avec des laines de bonne qualité, des couleurs variées (bleu, rouge, ocre...), un rasage court qui donne de l'éclat aux dessins. Les tapis sont décorés de médaillons ou de bouquets de fleurs (comme dans les tapis Sarouk), ou d'ornements répétitifs identiques à ceux des tapis Usures, déchirures, anciennes restaurations, accidents, effrangé et probablement diminué.

Estim. 1 000 - 1 500 EUR