Tableaux

Le temps, vite ! Dans les ventes live et ventes online de Tableaux, les tableaux anciens règnent sur un vaste domaine couvrant sept siècles, des icônes gréco-byzantines aux paysages romantiques.
Après 1870, les tableaux impressionnistes et modernes leurs emboîtent le pas jusqu’à la Seconde Guerre mondiale avec les écoles impressionniste et néo-impressionniste suivis des fauves, des cubistes, des surréalistes…
A partir de 1945, les tableaux d’après-guerre et contemporains recouvrent les productions artistiques de l’expressionnisme abstrait à l’Arte Povera, en passant par le Spatialisme et le Pop art.
Les peintures proposées dans les ventes online de Tableaux font défiler de façon étourdissante toute l’histoire de l’art : tableaux religieux, natures mortes, vanités, tableaux de fleurs et tableaux de genre des écoles hollandaises et flamandes, sujets historiques et scènes mythologiques, tableaux d’histoire, paysages de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècles…Les révolutions picturales de la fin du XIXe et l’aventure des avant-gardes du XXe siècle se rejouent aussi sous nos yeux aux enchères, jusqu’aux subversions de l’art le plus actuel de Soulages, Combas, Vasarely, Arman,Capron, Mitoraj, Sonia Delaunay, Garouste, Hartung, Tal coat , etc.
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Lots recommandés

Fernand KHNOPFF (1858-1921) Diffidence - La défiance, Lilie, 1893 Crayon et pastel sur platinogravure marouflée sur papier par l'artiste Dédicacé et signé au crayon en bas à gauche sur le montage: "au docteur H. Coppez en souvenir - Fernand Khnopff" Monogrammé au crayon bleu sur le montage au centre: "FK" 28,4 x 19,5 cm pour le feuillet 26 x 17 cm pour le sujet Provenance: Collection particulière, Belgique (transmis par descendance) Bibliographie: Robert L. Delevoy, Catherine de Croës, Gisèle Ollinger-Zinque, Fernand Khnopff Catalogue de l'oeuvre, Lebeer-Hossmann, Bruxelles, 1987, n°226, p.281 (reproduit) Cette oeuvre est répertoriée dans les archives de Gisèle Ollinger sous le n° 221 Bis n° 8. La platinogravure est un procédé de gravure photographique très souvent utilisé par Khnopff comme support de base et qu'il avait pour habitude de réhausser en utilisant différents mediums comme le crayon, le crayon de couleurs ou encore le pastel. Une platinogravure réhaussée similaire est conservée au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Royale Albert Ier, à Bruxelles, (Inv.S.II 80174) et une autre au Musée d'Ixelles (Inv.RW19). Les rehauts et les couleurs utilisés sont différents à chaque fois, rendant chaque pièce singulière et unique. Cette épreuve fut réalisée d’après le dessin Diffidence (repris au catalogue raisonné Delevoy sous le n°221, p.279), exécuté en 1893 et conservé jusqu'en 1929 au sein de la Collection du Comte Théodule de Grammont-Croy à Paris. Ce portrait représente très probablement Marguerite Khnopff, la soeur de l'artiste et également son modèle de prédilection, dont le regard silencieux transperce celui qui la regarde et dont le visage semble flotter dans la composition à côté d'une fleur de lys blanche, symbole cher à Khnopff de virginité et de pureté.

Estim. 3 000 - 5 000 EUR

Charles LEBRUN (Paris, 1619-1690), atelier de. - Portrait de Louis XIV (1638-1715) en armure. Huile sur toile, de forme ovale (rentoilée, châssis ancien, restaurations). H. 87 x L. 73 cm. Dans un cadre ovale de bois doré. H. 107 x L. 93 cm. Historique Le roi Louis XIV (1638-1715) est portraituré en buste de trois-quarts, le visage tourné à droite, portant le grand cordon de l’Ordre du Saint-Esprit sur une armure fleurdelisée. Il porte autour de son cou une cravate en dentelle accompagnée de nœuds de rubans rouges ; coiffé de sa grande perruque châtain foncé, dont les boucles épaisses retombent sur ses épaules, le Roi Soleil arbore une fine moustache. Il tient son casque empanaché de plumes noires et fixe le spectateur d’un regard majestueux. L’écharpe blanche des officiers généraux est nouée autour de sa taille. Louis XIV pose devant une tenture damassée de fils d’or, relevée en coin pour laisser deviner un ciel de campagne militaire. La personnalité du visage du roi est traduite par un jeu d’ombre et de lumière qui modèle les traits tandis qu’une touche un peu plus empâtée est appliquée sur l’armure. Le roi apparaît en chef de guerre et protecteur du royaume. Une reprise partielle du portrait peint par Le Brun en 1682 Notre tableau est une reprise partielle du portrait « Le roi en armure avec un casque empanaché » peint par Le Brun en 1682 ; ce portrait aujourd’hui disparu est connu des historiens par la copie partielle de forme ovale du portrait de Charles Le Brun, mentionnée sans nom d’auteur et déposée depuis 1936 au musée historique de Strasbourg, avec pour date de création 1682-1700 (ill. 1). Peint en buste, le roi porte également une armure fleurdelisée, sur laquelle se détache le cordon bleu du Saint-Esprit. Le jabot en dentelle et la longue perruque contrebalancent toute sévérité martiale d’un roi âgé d’une quarantaine d’années. Cette même effigie du roi se retrouve dans une gravure d’Edelinck d’après Charles Le Brun où le portrait du roi est placé sur le bouclier de la Religion. Le Frontispice pour la thèse de l'abbé de Polignac, “L'Eglise victorieuse de l'hérésie ou le triomphe de la religion”, a été achevé en juin 1686 par Le Brun (ill. 2). Le modèle fut gravé par G. Edelinck mais jamais utilisé pour cette thèse. Une des dernières effigies royales conçues par Le Brun Vingt ans avant le célèbre et somptueux portrait présenté par Rigaud en 1701, que l’histoire a retenu comme illustration du règne, les peintres de la Cour s’attachaient surtout à donner de Louis XIV une image équestre (tel le célèbre portrait de René-Antoine Houasse) ou martiale, célébrant le roi vainqueur de plusieurs campagnes après avoir été en guerre contre toute l’Europe. Parmi les peintres les plus en vue, Nicolas Mignard (1606-1668) offrît plusieurs représentations de Louis XIV en dieu Mars, tandis que Charles Le Brun (1619-1690) peignit le roi de manière plus réaliste en chef de guerre, en armure, portraits empreints d’une forte impression. Le modèle de 1682 repris par la gravure serait donc l’une des dernières effigies royales conçues par Le Brun qui fut, après la mort de Colbert en 1683, évincé par Louvois au profit de Mignard. Notre tableau, qui apparaît bien comme une variante d’atelier reprenant le portrait de Charles Le Brun de 1682, est le témoignage d’une des dernières effigies royales conçues par l’artiste. « Au cours des quinze années qui séparent Le Brun de Rigaud, nous ne trouverons ni dans la peinture, ni dans la gravure, de type intermédiaire bien tranché entre celui fixé par Le Brun et la figure royale que le pinceau de Rigaud impose à la fin du règne. » (Lieutenant-colonel Ch. Maumené et le comte Louis d'Harcourt, Iconographie des rois de France, Archives de l'art français, Paris, 1928-1931, p. 16.) Œuvres en rapport - D’après Charles Le Brun, Portrait de Louis XIV, copie partielle du portrait "Le roi en armure avec un casque empanaché" peint par Le Brun en 1682. Château de Versailles, mentionné sans nom d'auteur, Aile du Nord, second étage, salles des portraits, n°141-150, dans le guide de 1837 ; mentionné dans la salle des Portraits (n°146), aile du nord, attiques, dans l’inventaire de 1850 ; déposé au musée historique de Strasbourg le 2 avril 1936, inv. MV 3497 (ill. 1). - Gérard EDELINCK (1640-1707), d'après Le Brun, Sorbonique de l'abbé Melchior de Polignac (« Triomphe de la Religion » ou « Triomphe de l'Église ») , Gravure, vers 1683-1686, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, inv. 6839 (ill. 2). - Atelier de Charles Le Brun, Portrait de Louis XIV, Versailles, Châteaux de Versailles et Trianon, inv. V.2019.65 (ill. 3). - Attribué à Pierre Rabon (1619-1684), d’après Le Brun, Portrait de Louis XIV à cheval, Douai, musée de la Chartreuse, 1668, inv. 237 (ill. 4). Littérature - E. Bellier de la Chavignerie et L. Auvray, Dictionnaire général des

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Marie BRACQUEMOND (Landunvez, 1840 - Sèvres, 1916) Le peintre (James Tissot ?) et son modèle dans un jardin fleuri, dit aussi « Étude d’après nature » Huile sur toile Signée et datée 'Marie Bracquemond. 1880' en bas à droite The painter (James Tissot ?) and his model, oil on canvas, signed and dated, by Marie Bracquemond 16.53 × 21.25 in. H : 42.0 cm, L : 54.0 cm Bibliographie : Bouillon, Jean-Paul, «Marie Bracquemond, la "dame" de l'impressionnisme», L’Estampille/l’Objet d’art, n° 458, juin 2010, repr. p. 60-61. Pfeiffer, Ingrid (dir.), cat. exp. Women impressionists. Berthe Morisot, Mary Cassatt, Eva Gonzales, Marie Bracquemond (Francfort, Schirn Kunsthalle Frankfurt, 22 février – 1er juin 2008, San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco, 21 juin – 21 septembre 2008), repr. p. 236. Expositions : Cinquième exposition impressionniste: 5e exposition de peinture par Mme M. Bracquemond, M. Bracquemond, M. Caillebotte, Mlle Cassatt, M. Degas, MM. Forain, Gauguin, Guillaumin, MM. Lebourg, Levert, Mme Berthe Morisot, MM. Pissarro, M. Raffaëlli, Rouart, Tillot, Eug. Vidal, Vignon, Zandomeneghi, du 1er au 30 avril 1880, Paris, 10, rue des Pyramides, 1880, cat. n° 1: «Étude d’après nature». Œuvres de Marie Bracquemond, préface de Gustave Geffroy, Paris, Galerie Bernheim-jeune, 19-31 mai 1919, cat. n° 40: «Le Peintre». Marie BRACQUEMOND (Landunvez, 1840 - Sèvres, 1916) The painter (James Tissot ?) and his model in a garden, also called "Etude d'après nature" Signed and dated 'Marie Bracquemond. 1880' lower right H : 42.0 cm, L : 54.0 cm

Estim. 15 000 - 20 000 EUR

LEFEBVRE Jean-Baptiste, attribué à (avant 1719-après 1780) La visite chez le dentiste Huile sur toile, signée dans le cartouche de l'horloge "Lefebvre pinxit" 79 x 101 cm Provenance: collection Cailleux en 1928. Expositions: La vie parisienne au XVIIIe siècle, Paris, musée Carnavalet, 1928, n°69; Rétrospective de la ville de Paris, Paris, musée d'Art Moderne, 1937; Le costume d'autrefois, Paris, musée Galliera, 1938, n°336; La vie familiale scènes et portraits, Paris, galerie Charpentier, 1944; La chirurgie dans l'art, Paris, musée Galliera, 1951; Des dents et des hommes, Paris, Couvent des Cordeliers, 1992-1993, n°97. Bibliographie: A.& P. Baron, L'art dentaire à travers la peinture, Paris, 1986, p. 191 ; R. King, The history of dentistry : technique and demand, Cambridge, 1997, p. 10 ; C. Hillam, Dental practice in Europe at the end of the 18th century, Amsterdam et New York, 2016, p. 39, reproduit fig. 1.1 ; R. King, The making of the dentiste, c. 1650-1760, Londres, réédition 2017, n° 6.2. L'oeuvre est particulièrement remarquable à deux titres. D'une part, elle marque une évolution radicale dans la représentation traditionnelle du dentiste à travers l'histoire de l'art. Il ne s'agit plus ici d'une scène de foire ou de cabaret dans laquelle le dentiste ou le chirurgien passe le plus souvent pour un charlatan. Le dentiste reçoit chez lui et apparaît habillé comme un riche bourgeois, portant perruque. D'autre part, elle donne à voir, de manière réaliste, une mutation majeure dans la pratique médicale, notamment dans la posture du dentiste. En effet, pour pratiquer un acte chirurgical, jusqu'alors le praticien opérait avec le patient à terre pour bénéficier d'un effet de levier. Cette représentation réaliste de l'exercice, la minutie du traitement des détails du décor et des costumes, la personnalisation des traits des personnages, permettent d'imaginer qu'il pourrait s'agir du portrait d'un praticien connu évoluant parmi l'aristocratie et la haute bourgeoisie parisienne, comme Robert Bunon, Claude Mouton, Jean-François Capperon ou encore Louis L'Ecluse. On ne connaît pas de portraits de Jean François Capperon (1695-1760) mais il est plausible qu'il soit le dentiste représenté dans ce tableau, de par son âge, son statut social, sa notoriété : né dans la bourgeoisie commerçante parisienne, il devint rapidement expert-dentiste et fut pourvu des charges de chirurgien et de premier opérateur du roi. Louis XV le couvrit de marques de faveur (brevets, gratifications, dons de terrains à Paris et Versailles) avant de l'anoblir en décembre 1745. Outre le roi et la reine, Capperon compta au nombre de ses pratiques le Dauphin et son fils le duc de Bourgogne ; attaché à la Maison de Pierre-Charles de Lorraine, il fut encore dentiste de l'Ecole Militaire. Le tableau a parfois été attribué à Nicolas Lefebvre, portraitiste de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe. Une douzaine de peintres du XVIIIe siècle portent également ce patronyme. L'attribution à Jean-Baptiste semble être la plus raisonnable compte tenu de la ressemble stylistique entre ses oeuvres connues et notre tableau, comme par exemple le Portrait de Marie-Thérèse Girard, née Bouchardon qui est passé en vente le 24 septembre 2021 à Paris (Me Marc-Arthur Kohn), n°29. Nous remercions Stéphanie Guérit pour avoir participé à la rédaction de cette notice.

Estim. 12 000 - 15 000 EUR

Alexandre ROUBTZOFF (Saint-Pétersbourg, 1884 - Tunis, 1949) Les berges du Tarn (1931) Huile sur toile marouflée sur carton, signée et datée en bas à droite « A. Roubtzoff. 1931. 2 sept » et localisé en bas à gauche « Albi ». Encadré. H. 19,5 x L. 27,5 cm. Provenance - Cadeau de l’artiste au docteur Éloi Baysse, médecin de colonisation en Tunisie (nommé en 1934), également ami et médecin de l’artiste. - Puis par descendance. Expert : Maxime Charron Collection d’oeuvres inédites d’Alexandre Roubtzoff provenant du docteur Éloi Baysse, ami et médecin de l’artiste en Tunisie. "Je ne suis venu en Tunisie que quelques jours et j'y suis resté pour le reste de ma vie », écrivait l’artiste dans ses mémoires. Alexandre Roubtzoff, né le 24 janvier 1884 à Saint-Pétersbourg, se forma au sein du département de peinture de l'Académie impériale des arts sous la tutelle de Yan Frantsevich Tsionglinsky (1858-1912), une personnalité déterminante dans sa formation puisque Tsionglinsky était considéré comme l’un des premiers impressionnistes russes et qu’il était également un grand voyageur et un amoureux des pays exotiques. Grâce à une bourse, Roubtzoff entreprit de nombreux voyages entre 1907 et 1912 qui l’amèneront en Autriche, en Allemagne, en Italie et au Maroc où il ne peut s’établir durablement du fait de la campagne du Maroc, l’incitant alors à se rendre en Tunisie et à s’y installer en 1914. La première guerre mondiale l’empêcha de rentrer en Russie et Roubtzoff prit attache à Tunis dans un appartement-atelier au 33 de la rue Al Djazira. La révolution d’octobre 1917 marqua une scission importante dans la vie de l’artiste ; il rompit les liens avec son pays natal, prit la nationalité française et se présenta comme « un français né à Saint-Pétersbourg ». Ce nouvel horizon qui s’offrit à lui le guida vers une peinture en plein air empreinte de la chaleur des sables du Sahara et des contrastes des montagnes de l’Atlas. La magie de la lumière tunisienne, ses nuances uniques, mais également les scènes de rue et la représentation de la vie arabe inspirèrent Roubtzoff tout au long de sa vie, créant plus de 3000 oeuvres d’une grande diversité. La collection d’oeuvres totalement inédites présentées dans cette vente revêt un caractère tout à fait exclusif. Qu’il s’agisse des portraits ou des paysages, ces tableaux étaient jusqu’à ce jour inconnus des ouvrages de référence et des historiens. D’après la tradition familiale, ces oeuvres proviennent toutes à l’origine de la collection d’Éloi Baysse, médecin de la région de Cahors, nommé en 1934 comme médecin de la colonisation en Tunisie, permettant d’expliquer que toutes les oeuvres soient datées entre 1935 et 1948. Dans son journal, Roubtzoff écrira en 1940 : « C’est toujours le docteur Baysse, qui me promène dans la région (…) ». Cet ensemble inédit présente l’étendue des sujets appréciés par Roubtzoff, dont notamment deux portraits d’une importance majeure : le portrait d’Arbia (1941) et le portrait de Marie Madeleine Leroy (1946). Le portrait d’Arbia met en exergue le talent de l’artiste principalement dans la minutie des détails, la beauté du sujet et la sincérité de l’expression. Roubtzoff sublime la femme orientale en se détachant clairement du stéréotype de l’odalisque. À travers les portraits de Bédouines, c’est la noblesse et la beauté d’un peuple qui transparaissent. Chaque détail et chaque pigment servent à mettre en lumière la beauté du visage d’Arbia, tout comme l’usage des bleus intenses, des roses et rouges vibrants des tissus qui l’habillent. Quant au portrait de Marie Madeleine Leroy, l’épouse du général Mast, il a vraisemblablement été une commande de la femme de l’ambassadeur à Roubtzoff. Excellant dans les portraits mondains, le peintre la représente dans sa résidence officielle, vêtue à l’européenne dans un cadre verdoyant et exotique. En faisant encore une fois preuve d’un grand réalisme, il est possible de la reconnaître parfaitement comme sur cette photo d’époque à leur arrivée à Tunis (voir illustration). Cette collection comprend également un ensemble de paysages de petits formats, également des oeuvres emblématiques du corpus de Roubtzoff, dont la majorité est peinte à l’huile sur toile marouflée sur carton, une technique propre à l’artiste qu’il appelait des « cartons-toiles », lui permettant d’en transporter en grande quantité et facilement. La collection des descendants du docteur Éloi Baysse sera présentée pour la première fois au public. Aucun ensemble d’une telle importance n’avait pris le chemin des enchères depuis de nombreuses années. Leur dispersion permettra d’enrichir les connaissances et le corpus d’un artiste reconnu et encensé par ses pairs comme « le peintre orientaliste russe », récemment

Estim. 2 000 - 4 000 EUR

TRAVAIL SINO-TIBETAIN Époque QIANLONG (1736-1795) Thangka, détrempe sur toile, portrait présumé du Panchen Lama, Lobsang Palden Yeshe (blobzang Dpal-ldan Ye-shes) (1738-1780). Le lama est portraituré dans un paysage escarpé et verdoyant. Nimbé de cercles lumineux, il se tient en vajraparyankasana sur un lotus reposant sur un trône orné de frises de vajra et de lions cariatides. Un dais de bronze ciselé et de rubans agités par le vent le couronne. Vêtu à la tibétaine, il porte un chos-gos rouge et le chapeau jaune des pandits de l'école Gelug. Devant lui, un luxueux tapis de Ningxia orné de motifs végétaux et de lions, et une table kang couverte de brocards. Sur celle-ci reposent de précieux objets rituels : kapala, vajra et ghanta, brûle-parfum en bronze doré, coupe en jade, verseuse en cuivre et boîte en laque. (Taches, déchirures, manques). Dim. 167 x 64 cm. Encadré. Ce portrait aurait pu être réalisé à l'occasion de la venue du lama à la cour de Qianlong pour l'anniversaire des 70 ans de l'empereur. Cette visite fut l'occasion d'une faste campagne de commandes, dont la plus célèbre est celle de l'érection du monastère Xumi Fushou, bâti selon le modèle du Tashilhunpo, pour loger le Panchen Lama et sa suite. Parmi ces commandes, des objets rituels d'une grande préciosité, offerts par le lama à l'empereur ou par l'empereur au lama et de nombreux portraits des deux grands hommes, habillés à la chinoise ou à la tibétaine. Bien qu'idéalisé dans une jeunesse immuable et un profond état méditatif, le visage montre des traits propres au 6e Panchen Lama notables sur d'autres portraits, comme celui conservé au ART D'ASIE Palace Museum présentant le lama en habits de cour chinois : sa lèvre supérieure plus épaisse que sa lèvre inférieure et son nez particulièrement épaté (ill. 1). La peinture est d'un étonnant naturalisme pour un tel sujet. Des éléments normalement ornementaux sont rendus avec une grande sobriété : les pétales du trône ne sont pas sculptés d'habituelles volutes, et les nuées, qui présentent encore de petits enroulements, ne reprennent plus la forme exacte du ruyi si nettement dessinée dans les thangkas de divinités commandités par l'empereur pour décorer le hall du Xumi Fushou (1). Les nimbes ne sont pas animés de flammèches, mais simplement figurés par une décoloration environnant le lama, évoquant ainsi sa luminence. Le tapis, représenté en perspective dite « occidentale », évoque le mousseux des fils de laine et de soie et s'oppose au paysage typiquement chinois des montagnes bleues et vertes sur lesquelles se détache le lama. Ce fond montagneux, évoquant le paradis théorisé par Lobsang Yeshe, le Shambala, est singulièrement sobre, dépouillé de la population céleste qui habite le plus souvent ces thangkas, de lignées monastiques, d'invocations ou d'incarnations. Ce dénuement et ce naturalisme pourrait être le résultat du passage à la cour de l'empereur du père jésuite italien Giuseppe Castiglione, envoyé comme peintre à la cour de Qianlong, dont on sait que la main fut influencée par des artistes flamands. Celui-ci cultiva à la cour cet art du portrait, influençant tout le genre. Ce portrait d'un style rare contraste avec les thangkas commandités lors de cette visite diplomatique historique, connus et recensés aujourd'hui par des inscriptions qui les caractérisent. Peut-être alors n'était-il pas destiné au monastère même de Xumi Fushou, mais à honorer la mémoire du Panchen Lama, mort de la variole à Pékin, quelques mois après son arrivée, au grand désarroi de l'empereur. (1) Bartholomew, Terese Tse, Chapitre 7: "Thangkas for the Qianlong Emperor's Seventieth Birthday" in Cultural Intersections in Later Chinese Buddhism, Honolulu: University of Hawaii Press, 2001, p. 170-188), Fig. 7.3.

Estim. 20 000 - 30 000 EUR