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Tableaux anciens

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RARE LORGNETTE DANS SON ÉCRIN AU CHIFFRE DE L’EMPEREUR NAPOLÉON IER - Lorgnette de campagne ou d’opéra en laiton doré rétractable à 5 tirages, l’objectif garni de métal argenté formant godrons encadrés de deux frises perlées en pointes de diamants, non signée. Dans son étui circulaire en maroquin rouge orné d’un semis d’étoiles dorées, le couvercle s’ouvrant à charnière par un bouton poussoir en métal est bordé d’une frise d’étoiles et centré du chiffre couronné de Napoléon Ier, intérieur de velours crème. Époque Premier Empire. D. 4,7 cm ; P. 2,8 cm pliée et 9,6 cm dépliée. Écrin : H. 4 x D. 6 cm. Provenance Napoléon Ier, empereur des Français. Historique La lorgnette, ou « longue-vue de poche », est une lunette d’approche de petite taille, utilisée pour distinguer des objets situés à quelques dizaines de mètres de l’observateur. Instrument pratique pour corriger une vue défaillante, elle devient aussi au XVIIIe siècle un objet de mode en se parant de décors et de matière précieuse, étant fournies tout autant par des opticiens de renom que par des orfèvres. Plus travaillée que les instruments militaires, elle est avant tout un accessoire mondain, indispensable au théâtre ou à l’opéra pour observer les acteurs sur la scène. « Non seulement en campagne, mais à la ville, Napoléon se servait d’une lorgnette de poche » (Frédéric Masson). On sait que Napoléon, légèrement myope, faisait régulièrement usage de lunettes de poche ou de lorgnettes, comme en témoignent plusieurs mémoires de contemporains. Le baron Fain, secrétaire particulier de l’Empereur dit de lui que « sa vue n’était pas excellente, il y suppléait à l’aide d’une lorgnette de spectacle qu’il portait toujours sur lui ». L’usage que faisait Napoléon de ses instruments en campagne, apparaît dans le célèbre tableau intitulé Napoléon Ier à la bataille de Wagram, le 6 juillet 1809, où Horace Vernet le montre scrutant les alentours à travers une lorgnette. Mais l’Empereur utilisait ses lunettes de poche tout autant dans la vie civile et de manière quotidienne. L’historien Frédéric Masson relève dans les comptes de la Maison de l’Empereur plusieurs commandes de lorgnettes, son chambellan mettant à sa disposition plusieurs exemplaires afin de remplacer celles qui étaient égarées ou parfois offertes en présent. Une lorgnette et au moins trois petites lunettes, sont encore attestées dans l’inventaire des biens de l’Empereur en exil à Sainte-Hélène en avril 1821. Il semble que sous le Consulat, Napoléon ait fait appel à des opticiens britanniques qui étaient alors à la pointe dans la fabrication de lunettes de précision. Sous l’Empire, Napoléon fera principalement appel à Noël-Jean Lerebours (1762-1840), premier opticien français à pouvoir concurrencer les Anglais en la matière, obtenant un prix au Salon de 1806 pour ses pour ses lunettes d'approche, télescopes et autres instruments d'optique. Dans son Catalogue et prix des instruments d'optique, de physique, etc., on trouve, aux côtés de longues-vues de campagne des modèles disposant d’objectifs plus petits destinés à un usage civil. La maison Lerebours se targue d’ailleurs d’être à l’origine de leur fabrication, les nommant « lunette Lerebours ». L’entretien journalier des instruments d’optique de l’Empereur revient à un homme de confiance, tel son mamelouk, Roustam, formé à cette tâche par Lerebours lui-même, auteur en 1805 d’Instructions sur la manière de nettoyer les verres des lunettes. L’opticien Chevallier, ancien fournisseur de la Cour de Versailles ou encore l’orfèvre Bapst comptent encore parmi les fournisseurs de Napoléon. Œuvres en rapport - Lorgnette de poche, par Chevalier opticien, avec son écrin. Musée Napoléon de Fontainebleau, inv. F.2016.6, ancienne collection du comte de Ségur, vente des Floralies du 4 juin 1970, lot 289. Cette lorgnette est à cinq étages coulissants, avec socle de nacre à facettes (ill. 1). - Lorgnette de théâtre et son étui au chiffre de Joséphine, par Lerebours opticien. Château de Malmaison, inv. MM 66.1-1 et 2 (ancienne collection comte Roger Walewski). - Petite longue-vue de poche ou lorgnette, avec sa boîte (fournie par l’orfèvre Bapst). Musée de l’Armée, inv. 6212-Ca25. - Lorgnette de gousset en cornaline de Napoléon (sans écrin), par Lerebours opticien. Musée de l’Armée, inv. 851-Ca26. Donnée par l’Empereur à Mme Pellaprat, femme du receveur général de Lyon (ancienne collection Charles Costes). - Lorgnette en ivoire gravée au chiffre “N” de Napoléon, par Lerebours opticien. Musée de l’Armée, inv. n°5331-Ca206. - Lorgnette comprise dans le nécessaire de voyage de Napoléon, livrée par Biennais et Lorillon en 1806. Musée du Louvre, département des objets d’art, inv. OA 10359, ancienne collection du Tsar Alexandre Ier. - Deux lorgnettes de poches de Bonaparte et Joséphine d’époque Consulat,

Estim. 6 000 - 8 000 EUR

RARISSIME HAMPE DE DRAPEAU DES TROUPES NAPOLITAINES DE JOACHIM MURAT EN BRONZE DORÉ - Hampe de drapeau régimentaire de l’Armée du royaume de Naples à l’effigie du cheval cabré de Joachim Murat, roi de Naples (1808-1815). Sculpture en bronze doré et ciselé, à base circulaire, monté postérieurement sur un socle demi-colonne en bois tourné noirci. Bon état général, quelques petits trous. Époque Premier Empire, 1811-1814. H. 23 cm (32 cm avec socle). Historique C’est tout d’abord Joseph Bonaparte, nommé roi de Naples par décret impérial du 31 mars 1806, qui avait choisi comme emblème le « cheval cabré » symbole de la ville de Naples ; la figure équestre était apposée sur les armoiries du nouveau royaume, au côté du triquètre, représentant la Sicile ; ces deux pièces héraldiques figuraient de même sur l’étoile de l’Ordre royal des Deux-Siciles créé en février 1808. Appelé sur le trône d’Espagne à la suite du traité de Bayonne, Joseph laisse la couronne de Naples à son beau-frère, jusqu’alors Grand-Duc de Berg et de Clèves, qui fait son entrée à Naples le 6 septembre 1808. Lors de la réorganisation de son armée et à la création de nouveaux régiments en mars 1809, ce sont encore des aigles qui sont distribuées pendant la cérémonie de remise des drapeaux. C’est en 1811 (peut-être en réaction à la naissance du nouvel héritier de l’Empire, le Roi de Rome) que Murat décida de se distinguer de la France et de la Grande Armée, en mettant en avant les symboles nationaux et en particulier la figure équestre du royaume de Naples ; la cocarde française est remplacée par la cocarde napolitaine, blanche à centre amarante, le « cheval cabré » remplace les aigles sommant les étendards des armées du royaume de Naples ; la plupart des uniformes « à la française » changent de galons et de couleurs, les sabretaches sont ornées du cheval napolitain. Un décret du 5 février 1811 détaille notamment les nouvelles dispositions : Article Ier - Les couleurs nationales de notre royaume seront blanc, céleste, amarante. Art II - Dans le drapeau le champ sera céleste, le milieu orné de l'écusson de nos Armes, et les extrémités seront formées d'une double bordure à échiquier avec carreaux égaux de couleurs amarante et blanc disposés de façon à ce que la couleur céleste dépasse la largeur des carreaux. Art III - La hampe des drapeaux peinte bleu céleste, surmontée par un cheval cabré en bronze doré reposant sur un chapiteau corinthien également en bronze doré. Si les aigles impériales sont réputées pour avoir été fondues par Thomire d’après les dessins de Chaudet, la figure équestre de Murat a probablement été créée sous l’inspiration d’un artiste napolitain, et exécutée sur une très courte période, entre 1811 et 1814. De dimensions similaires aux aigles, mais sans marques distinctives, le cheval cabré était posé sur un socle rond fixé sur chapiteau de style corinthien. Ces figurines demeurent extrêmement rares, la plupart des drapeaux italiens ayant été pris à la fin de la campagne de Russie, pendant la campagne de 1813, en particulier à Dantzig (ill. 1) et lors de la Bataille de Leipzig, ou encore détruit en 1815, au retour des Bourbons. Aussi, une grande partie de ces drapeaux avec leurs hampes se sont retrouvés dans les collections de musées russes avant de disparaître pendant la Seconde guerre mondiale. Œuvres en rapport - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, c. 1811. Musée de la Légion d’Honneur, ancienne collection Spada (ill. 1). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, Musée Napoléon, Fontainebleau, ancienne collection du Prince Napoléon, inv. N251 (ill. 2). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, Musée de l’Armée, Paris, inv.04495.1389 ; Gf39MOK (ill. 3). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, ancienne collection du Prince de Monaco, vente Osenat, 15 novembre 2014, lot 204 (adjugé 30.000 €). - Drapeau du 5e régiment Calabrais (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées), pris à Dantzig en 1813 (ill. 4-5). - Drapeau du 6e régiment de ligne napolitaine (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées), pris à Dantzig en 1813 (ill. 6). - Drapeau du 4e régiment de ligne napolitaine (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées) (ill. 7).

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Jean-Baptiste ISABEY (Nancy, 1767-Paris, 1855), atelier de. - Portrait de la Reine Hortense (1783-1837). Aquarelle sur papier. Circa 1813. H. 12,2 x L. 9,2 cm. Jean-Baptiste Isabey l’un des plus grands portraitistes de son temps « Peintre en miniature », voilà l’inscription gravée sur la tombe de Jean-Baptiste Isabey au cimetière du Père-Lachaise. Celui qui sera considéré comme le meilleur portraitiste de son temps ne verra jamais son talent contesté. Isabey nait en 1767 à Nancy, ville où il commence son apprentissage chez Claudot peintre de Stanislas, il révèle déjà ses talents de portraitiste et à Paris, il persévère dans le genre sous le conseil de David lui-même, qui deviendra par la suite son ami. Il se démarque des portraitistes de son époque tels que Sicardi ou Jacques Dumont, par sa capacité à allier dans des petits formats intimistes grâce et dignité et réussit à concilier l’impératif d’idéalisation et le souci de réalité des modèles. Se faire portraiturer par Isabey devient alors presque un impératif pour les membres de la haute société de l’époque. Sous tous les régimes successifs, Isabey a tenu une place majeure dans la vie artistique et mondaine de son temps, mais c’est sous le Premier Empire que son rayonnement est le plus flamboyant. Après la chute de l’Empereur et bien qu’il soit resté fidèle à celui-ci, il continuera de peindre sous la Restauration pour Louis XVIII. Sous le Second Empire, Napoléon III couvre d’honneur celui qui fut le professeur de sa mère. Il consacre une salle au Louvre à l’exposition de ses dessins de costumes pour le sacre, lui alloue une pension de 6000 francs et lui remet la cravate de commandeur de la Légion d’honneur en 1854. Il peint jusqu’à l’âge de 70 ans avant de renoncer à ses pinceaux après avoir rédigé ses mémoires. Une délicieuse miniature d’Hortense de Beauharnais Dans cette aquarelle la reine regarde le spectateur, ses yeux sont doux et rêveurs ; elle est entourée d’un voile de tulle transparent qui l’enveloppe du sommet de la tête et s’enroule autour de son buste. Une déclinaison très raffinée de bleus est utilisée par le peintre pour le travail de la robe, mais également pour les myosotis dans les cheveux de la souveraine. Dans ce portrait au petit format intimiste, Jean-Baptiste Isabey parvient à capturer l’essence de la Reine consort de Hollande. La délicatesse des tons et la finesse du trait évoquent avec subtilité la douceur du modèle. La touche permet de rendre compte de la fraîcheur d’Hortense dans une ambiance féminine presque romantique. Image très élégante de la Reine Hortense, Isabey réalisera plusieurs versions de cette miniature telle que celle conservée à la Malmaison (ill. 1) ou encore celle du Château d’Arenenberg (ill. 2). Une troisième version était conservée dans la collection Forbes, vendue en 2016 (voir ci-après). Œuvres en rapport - Jean-Baptiste Isabey, Portrait de la reine Hortense, 1813, Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, inv. M.M.96.18.1. (ill. 1). - Jean-Baptiste Isabey, Portrait de la reine Hortense, c. 1813, Château d'Arenenberg, musée Napoléon Thurgovie, inv. 1339. (ill. 2). - Jean-Baptiste Isabey, Portrait de la reine Hortense, c. 1813, vente Osenat, 5 mars 2016, lot 217 (adjugé 14.000 €). Littérature E. de Basily-Callimaki, J.-B. Isabey; sa vie, son temps, 1767-1855, suivi du catalogue de l'œuvre gravée par et d'après Isabey, Frazier Soye, 1909, Paris, p. 42 et 77.

Estim. 3 000 - 5 000 EUR

FRANÇOIS LOUIS GOUNOD (1758-1823) - PORTRAIT DE CHARLES-PHILIPPE DE FRANCE, MONSIEUR, COMTE D'ARTOIS (1757-1836) Mine de plomb sur papier. Dessin à vue ovale, signé en bas à droite "Gounod del(ineavit).", formant paire avec le portrait de la Duchesse d'Angoulême. Le Comte d'Artois porte ici l’uniforme de Colonel Général des Gardes nationales du Royaume de France (titre qu’il possède depuis 1814), et arbore ses nombreuses décorations : la Toison d’or, le cordon et la plaque de l’Ordre du Saint Esprit, la croix de l’Ordre militaire et royal de Saint-Louis et la décoration du Lys (qui ne fut distribuée qu’aux gardes nationaux). Cadre rectangulaire en bois doré à palmettes. H. 18,2 x L. 14 cm. Cadre : H. 34,5 x L. 30,5 cm. Provenance Collection privée anglaise. La provenance britannique de ces feuilles peut nous faire penser qu'ils y ont été exécutés avant 1814, puisque le futur Charles X et sa nièce et belle-fille la duchesse d'Angoulême y résidaient en exil jusqu'en 1814 : Marie-Thérèse au château de Hartwell où elle résidait depuis 1807 avec son oncle Louis XVIII, tandis que Charles-Philippe résidait à Londres à partir de 1799, d'abord au 46 Baker Street, puis de 1805 à 1814 au 72 South Audley Street. Historique Peintre de genre et de portraits, François Louis Gounod fut élève de Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) et entra à l’école de l’Académie royale en 1778. Il est le père du célèbre compositeur Charles Gounod (1818-1893). Il exposa au Salon de 1799 à 1822, et présenta notamment au Salon de 1814 un portrait de S. A. R. la Duchesse d'Angoulême (n° 459).

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

FRANÇOIS LOUIS GOUNOD (1758-1823) - PORTRAIT DE MARIE-THÉRÈSE CHARLOTTE DE FRANCE, MADAME, DUCHESSE D'ANGOULÊME (1778-1851) Mine de plomb sur papier. Dessin à vue ovale, signé en bas à droite "Gounod del(ineavit).", formant paire avec le portrait du Comte d'Artois. La fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette porte une tenue de style Troubadour avec des plumes dans les cheveux et une robe à collerette. Cadre rectangulaire en bois doré à palmettes. H. 16,2 x L. 14 cm. Cadre : H. 34,5 x L. 31 cm. Provenance Collection privée anglaise. La provenance britannique de ces feuilles peut nous faire penser qu'ils y ont été exécutés avant 1814, puisque le futur Charles X et sa nièce et belle-fille la duchesse d'Angoulême y résidaient en exil jusqu'en 1814 : Marie-Thérèse au château de Hartwell où elle résidait depuis 1807 avec son oncle Louis XVIII, tandis que Charles-Philippe résidait à Londres à partir de 1799, d'abord au 46 Baker Street, puis de 1805 à 1814 au 72 South Audley Street. Oeuvre en rapport Notre dessin est préparatoire à l’estampe titrée “Madame, Duchesse d'Angoulême : dédié à sa Majesté Louis XVIII, Roi de France et de Navarre”, gravée par Théodore Richomme (1785-1849), légendée : ”Dessiné aux séances que Son Altesse Royale a accordées par Gounod ancien pensionnaire de l’école de Rome”, c. 1814, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, inv. EF-222-FOL (voir ill. 1). On y apprend que la Duchesse d’Angoulême a posé plusieurs fois pour Gounod. Historique Peintre de genre et de portraits, François Louis Gounod fut élève de Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) et entra à l’école de l’Académie royale en 1778. Il est le père du célèbre compositeur Charles Gounod (1818-1893). Il exposa au Salon de 1799 à 1822, et présenta notamment au Salon de 1814 un portrait de S.A.R. la Duchesse d'Angoulême (n° 459).

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

Anne-Louis GIRODET-TRIOSON (Montargis, 1767-Paris, 1824), d’après. - Portrait de Napoléon en uniforme des Chasseurs à cheval de la Garde. Huile sur toile. H. 61 x L. 46 cm. Dans un cadre de bois doré à palmettes. Œuvres en rapport - Girodet, Napoléon recevant les clefs de Vienne (…). 1806-1808. 380 x 532 cm. Musée de Versailles, MV 1549 (ill. 1). - Girodet, Portrait inachevé de Napoléon. 1806-1808. 45,5 x 29 cm. Musée Bonnat de Bayonne, inv. 64 (ill. 2). Historique L’œuvre originale de Girodet est une commande de l’Empereur pour décorer la galerie de Diane aux Tuileries. Elle fait partie d’une suite de tableaux ordonnés par décret du 3 mars 1806, devant commémorer les hauts faits de l’épopée napoléonienne. C’est Denon qui établira la liste des œuvres illustrant pour la plupart la glorieuse campagne d’Allemagne et d’Autriche de 1805, exigeant que les toiles soient achevées pour le Salon de 1808. Parmi les œuvres importantes, Gautherot fut chargé de représenter l’Empereur haranguant le 2e Corps à Augsbourg, Hennequin, l’armée autrichienne vaincue à Ulm, Taunay l’entrée à Munich, Girodet l’entrée à Vienne, Lejeune et Bâcler d’Albe les bivouacs à la veille de la bataille et Gérard une scène de la bataille d’Austerlitz. Girodet offre ici un très beau portrait de Napoléon dont une esquisse du fameux profil fut redécouverte à la fin du XIXe siècle par le collectionneur Léon Bonnat. La silhouette si caractéristique de l’Empereur, entouré de Murat, Bessières et Berthier, occupe une place centrale et fait face aux représentants autrichiens soumis, présentant les clefs de la ville de Vienne. Cette composition ici très classique fut très appréciée de Napoléon et détonne avec le style habituellement plus héroïque de l’artiste, tant admiré par les peintres romantiques. Par la suite en 1812, Girodet reçut la commande de la représentation de l’Empereur en « grand habillement » du sacre, destinée aux différentes cours de Justice de l’Empire. Quant au tableau de Napoléon à Vienne, un temps déplacé pour ne pas heurter la sensibilité de l’Impératrice Marie-Louise, il fut remis à l’honneur sous Louis-Philippe et placé dans le musée historique du château de Versailles.

Estim. 600 - 800 EUR

Jacques-Louis DAVID (Paris, 1748-Bruxelles, 1825), entourage de. - Portrait du pape Pie VII. Huile sur toile (d’origine, restaurations anciennes). Dans un beau cadre en bois doré à palmettes aux angles (petits manques). H. 88 x L. 73 cm (à vue). H. 103 x L. 87 cm (cadre). Historique Célèbre portrait du Pape Pie VII réalisé en février 1805 en présence du modèle qu’on avait fait venir en France pour le Sacre de l’Empereur, il fut commandé auprès du peintre par la Maison de la couronne. Ce portrait est considéré comme l’un des chefs-d'œuvre de David, qui sut exprimer autant le caractère rempli de sagesse et de douceur que l’attitude du pape dont on perçoit l’expression de résignation. Ancien révolutionnaire et régicide, le peintre semble avoir été littéralement subjugué par ce pape dont la simplicité et la profonde humanité l’impressionnèrent ; il écrira d’ailleurs : “C’est une étude particulière que j’ai faite pour être un ouvrage original ; ce qui m’a porté à le faire, c’est pour la prospérité, avoir une juste idée des traits et du caractère de ce chef de l’Église qui a vécu des moments difficiles et extraordinaires.” Le tableau peint en 1805 fut exposé à la galerie du Sénat avant d’être accroché au Musée du Louvre jusqu’à nos jours. Napoléon commandera deux autres répliques qu’il placera au château de Fontainebleau et au château de Versailles. Une troisième version sera gardée par David qui l’emportera à Bruxelles lors de son exil, et restera dans son atelier jusqu’après le décès de l’artiste en 1826. Œuvres en rapport - Jacques-Louis David, “Pie VII (1742-1823), élu pape en 1800” (1805), Musée du Louvre, signé et daté “Lud.David Parisiis 1805” (inv. 3701). - Atelier de Jacques-Louis David, “Pie VII (1742-1823)” (1805), Musée du Louvre, en dépôt au château de Fontainebleau, titré (inv. 3702). - Vente “Souvenirs Historiques”, Millon, 25 novembre 2022, lot 68 (adjugé 5850 €). Littérature - Philippe Bordes. Jacques Louis-David, Empire to exile. Catalogue d’exposition, Londres, Yale University press, & Sterling and Francine Clark Art Institute, 2005. - E.-J. Delecluze. David, son école et son temps. Souvenirs. Paris, Didier, 1855.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Novohispanic School. Mexico. XVIII Century. - Ecole Novohispanique. Mexique. XVIIIe siècle. Important ensemble de onze peintures racontant des épisodes de la vie de la Vierge Marie. Huile sur toile, (soie ?) Quelques reliures. 37 x 27,5 cm Très belle et délicate œuvre mexicaine représentant onze scènes de la vie de la Vierge Marie. En raison du nombre "incomplet", il en manque peut-être une, qui serait sa VERAE EFIGIE, qui engloberait les 11 autres et fermerait la gestalt ou l'ensemble). Peint sur une toile très fine (nous pensons qu'il s'agit de soie), très souvent utilisée dans les pièces de riche facture pour éviter les aspérités du tissage du lin et les nœuds et pour empêcher l'huile de former des grumeaux ou de coller. La perfection de la peinture sur soie en fait une peinture "capillaire", presque une miniature. 1) "La naissance de la Vierge Marie". Tout ce que nous savons de sa naissance est légendaire et se trouve dans l'évangile apocryphe de Jacques, selon lequel Anne, sa mère, aurait épousé un propriétaire rural nommé Joachim, Galiléen de Nazareth et descendant de la famille royale de David. Son nom signifie "l'homme que Dieu élève" et "préparation du Seigneur". Après vingt ans de mariage, l'enfant tant désiré n'est pas venu. Chez les Hébreux, la stérilité était considérée comme une punition divine. Mais tous deux ont intensifié leurs prières. C'est ainsi que Joachim et Anne ont été récompensés pour leur prière constante par la naissance d'une fille unique, Marie, conçue sans le péché originel et prédestinée à être la mère de Jésus-Christ, le Fils incarné de Dieu. Une scène quotidienne : la nouvelle-née, allongée, regarde de ses yeux et de ceux de son mari Joachim les nourrices laver pour la première fois leur fille nouveau-née. 2) "Présentation de la Vierge Marie au Temple". Dans le Protoévangile de saint Jacques, nous trouvons également ce qui suit : "Lorsque l'enfant eut trois ans, Joachim dit : appelez les jeunes filles hébraïques de race pure et que chacune porte une lampe qui ne s'éteindra pas. L'enfant et son cœur ne regarderont pas en arrière, et elle ne regardera rien en dehors du Temple du Seigneur. Le prêtre accueillit la jeune fille et la bénit en disant : "Le Seigneur a glorifié ton nom dans toutes les générations. Au dernier jour, il révélera en toi la rédemption qu'il a accordée aux enfants d'Israël"... "Et le Seigneur fit descendre sa grâce sur elle". Les parents revinrent du Temple, émerveillés et louant Dieu, car l'Enfant n'avait pas détourné la tête... Marie demeurait dans le Temple du Seigneur comme une colombe". Les fleurs blanches sur lesquelles Marie monte les marches évoquent sa virginité et sa pureté, les bleues proclament son nom et les rouges annoncent le nom du Fils qui naîtra de ses entrailles par l'action de l'Esprit Saint. 3) "Les fiançailles de la Vierge Marie et de saint Joseph". Scène qui reflète très bien les fiançailles, qui ne signifient pas comme aujourd'hui les fiançailles ou la demande en mariage, mais représentaient bibliquement "un accord qui avait encore plus de poids juridique que le mariage lui-même". Le rite des fiançailles avait lieu un an avant le mariage proprement dit. Les fiancés étaient déjà considérés comme mari et femme, c'est pourquoi l'évangéliste saint Matthieu les appelle "mari et femme", et ils devaient être mutuellement fidèles pendant un an. 4) "L'Annonciation de l'ange Gabriel à la Vierge Marie". Dans le chapitre 1 de Luc, elle est très bien décrite : "Lorsque l'ange entra chez elle, il lui dit : "Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes (....), tu concevras et enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (...) et alors Marie dit (Lc 1,38) : "Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait" (Lc 1,38) et l'ange se retira d'elle". 5) "La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie à sa cousine Sainte Elisabeth". "Tournez vos yeux vers la Vierge et contemplez comment elle vit la vertu de loyauté. Quand Élisabeth a besoin d'elle, l'Évangile de Luc dit qu'elle vient "cum festinatione", "avec un empressement joyeux" (Lc 1, 39-45). (Lc 1, 39-45). Ce qui ressort de cette scène, ce n'est pas seulement la rencontre centrale et principale, mais aussi les hommes contemplatifs de la scène : Zacharie qui la reçoit dans sa maison, et Joseph qui l'accompagne en silence. 6) "L'adoration des Mages à l'Enfant-Dieu dans l'étable de Bethléem". La visite des Mages venus d'Orient à l'Enfant Jésus n'est relatée que dans l'Évangile de saint Matthieu, qui la raconte comme suit : "Lorsque Jésus naquit à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, des mages vinrent de l'Orient à Jérusalem et dirent : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile et nous sommes venus l'adorer". (Mt 2, 1-12). 7) "Jésus est présenté à Siméon". Quarante jours après la naissance de Jésus, ses parents l'emmènent au temple de Jérusalem pour le présenter devant Dieu. C'était le commandement de la loi donnée par Moïse : "Lorsque le premier enfant qui naît est un garçon, il doit être présenté devant le Seigneur.

Estim. 45 000 - 60 000 EUR