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Tableaux anciens

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EXCEPTIONNELLE PAIRE DE JUMELLES DE THÉ TRE AU CHIFFRE DE L'IMPÉRATRICE MARIE-LOUISE, DUCHESSE DE PARME - Paire de jumelles ou lunettes de théâtre en laiton doré et écaille de tortue piquée d’un semis d’étoiles en or rose alterné de pois en nacre, à manche repliable en écaille décorée en suite ; avec signature sur la bague oculaire « Lemière, breveté du Roi, Palais royal n°6 » et numéro « 73 » sur la gorge. Conservée dans son étui d’origine à la forme en maroquin rouge frappé d’un décor doré imitant une scène de théâtre avec en bordure supérieure les pans des rideaux et inférieure une suite de danseuses tenant une guirlande de fleurs, alternées de plantes florales ; le couvercle s’ouvrant à charnière par un bouton poussoir est orné au centre du chiffre couronné « ML » en cursives, sur fond d’un semis d’étoiles dorées, intérieur en velours de soie violet. Vers 1820-1825. L. 11,2 cm (manche plié) ; 20,5 cm (manche déplié) x 4,2 cm. Provenance - Marie-Louise d’Autriche, impératrice des Français puis duchesse de Parme (1791-1847). - Collections Rothschild. Historique Au XIXe siècle, les jumelles de théâtre sont sans conteste l’accessoire de mode indispensable que l’on emporte avec soi au théâtre ou à l’opéra, pour corriger une vue défaillante mais surtout pour pouvoir observer en détails les danseurs ou comédiens jouant sur la scène. C’est au siècle des Lumières que se développa particulièrement l’art de l’opéra et que la lorgnette de vue fit son apparition ; elle est alors un objet mondain, richement décoré, paré souvent de matières précieuses, et fourni autant par des opticiens de renom que par des orfèvres. Le développement des maisons d’optique sous l’Empire Avec les guerres de la Révolution et de l’Empire, les instruments d’optique gagnent en précision mais restent un objet de luxe. Napoléon fera principalement appel à Noël-Jean Lerebours (1762-1840), premier opticien français à pouvoir concurrencer les Anglais en la matière, obtenant un prix au Salon de 1806 pour ses lunettes d'approche, télescopes et autres instruments d'optique. Dans son Catalogue et prix des instruments d'optique, de physique, etc., on trouve, aux côtés de longues-vues de campagne des modèles disposant d’objectifs plus petits destinés à un usage civil. La maison Lerebours se targue d’ailleurs d’être à l’origine de leur fabrication, les nommant « lunette Lerebours ». L’entretien journalier des instruments d’optique de l’Empereur revient à un homme de confiance, tel son mamelouk, Roustam, formé à cette tâche par Lerebours lui-même, auteur en 1805 d’Instructions sur la manière de nettoyer les verres des lunettes. L’opticien Chevallier, ancien fournisseur de la Cour de Versailles ou encore l’orfèvre Bapst comptent parmi les fournisseurs de la Maison de l’Empereur. Assistant au moins deux fois par semaine aux spectacles, l’impératrice Marie-Louise était aussi une grande amatrice de ces lorgnettes, qu’elle utilisait et offrait parfois à son entourage proche. Lemière, inventeur des jumelles de théâtre Si les lorgnettes de vues connurent l’apogée de leur commercialisation sous le Premier Empire, elles furent détrônées par les jumelles de théâtre sous Charles X. C’est l’opticien Lemière, ayant boutique au Palais Royal, qui semble avoir mis au point en premier le système de double-lorgnettes, en intercalant entre les deux branches un mécanisme permettant de régler la vue. En 1818, Lemière proposait déjà plusieurs sortes d’instruments curieux telles ces lorgnettes de théâtre en cristal à facettes ainsi que les lorgnettes en forme de montre, déjà munies d’un mécanisme. Dès 1823, il dispute cette invention avec son confrère Bautain, avant de déposer son brevet en 1825 et de garder encore quelques années le monopole de commercialisation des jumelles de théâtre. Plusieurs procès retentissants avec les lunetiers Derepas puis Siegler, firent perdre l’exclusivité de cette invention peu avant 1830, tout en faisant une large publicité auprès des amateurs de théâtre ou d’opéra. Marie-Louise protectrice des Arts Devenue duchesse de Parme après la chute de l’Empire, en mars 1816, Marie-Louise tint à garder tout au long de son règne, un rôle de mécène des arts et des spectacles ; aimant particulièrement la musique, elle fera aménager le théâtre Farnèse et fit construire le théâtre ducal de Parme, maintenant Teatro Regio, dont la construction débute en 1821 pour s’achever en 1829. À la même époque, dans les années 1820, elle crée le Conservatoire de Parme et soutient de jeunes compositeurs parmi lesquels Bellini, Toscanini et Verdi se distinguent auprès de sa Cour. Les comptes de la maison royale montrent que la duchesse resta attachée au luxe français qu’elle avait soutenu sous l’Empire, et continua de faire régulièrement appel à des fournisseurs de la capitale française. Il est fort probable que c’est en lisa

Estim. 8 000 - 10 000 EUR

RARISSIME HAMPE DE DRAPEAU DES TROUPES NAPOLITAINES DE JOACHIM MURAT EN BRONZE DORÉ - Hampe de drapeau régimentaire de l’Armée du royaume de Naples à l’effigie du cheval cabré de Joachim Murat, roi de Naples (1808-1815). Sculpture en bronze doré et ciselé, à base circulaire, monté postérieurement sur un socle demi-colonne en bois tourné noirci. Bon état général, quelques petits trous. Époque Premier Empire, 1811-1814. H. 23 cm (32 cm avec socle). Historique C’est tout d’abord Joseph Bonaparte, nommé roi de Naples par décret impérial du 31 mars 1806, qui avait choisi comme emblème le « cheval cabré » symbole de la ville de Naples ; la figure équestre était apposée sur les armoiries du nouveau royaume, au côté du triquètre, représentant la Sicile ; ces deux pièces héraldiques figuraient de même sur l’étoile de l’Ordre royal des Deux-Siciles créé en février 1808. Appelé sur le trône d’Espagne à la suite du traité de Bayonne, Joseph laisse la couronne de Naples à son beau-frère, jusqu’alors Grand-Duc de Berg et de Clèves, qui fait son entrée à Naples le 6 septembre 1808. Lors de la réorganisation de son armée et à la création de nouveaux régiments en mars 1809, ce sont encore des aigles qui sont distribuées pendant la cérémonie de remise des drapeaux. C’est en 1811 (peut-être en réaction à la naissance du nouvel héritier de l’Empire, le Roi de Rome) que Murat décida de se distinguer de la France et de la Grande Armée, en mettant en avant les symboles nationaux et en particulier la figure équestre du royaume de Naples ; la cocarde française est remplacée par la cocarde napolitaine, blanche à centre amarante, le « cheval cabré » remplace les aigles sommant les étendards des armées du royaume de Naples ; la plupart des uniformes « à la française » changent de galons et de couleurs, les sabretaches sont ornées du cheval napolitain. Un décret du 5 février 1811 détaille notamment les nouvelles dispositions : Article Ier - Les couleurs nationales de notre royaume seront blanc, céleste, amarante. Art II - Dans le drapeau le champ sera céleste, le milieu orné de l'écusson de nos Armes, et les extrémités seront formées d'une double bordure à échiquier avec carreaux égaux de couleurs amarante et blanc disposés de façon à ce que la couleur céleste dépasse la largeur des carreaux. Art III - La hampe des drapeaux peinte bleu céleste, surmontée par un cheval cabré en bronze doré reposant sur un chapiteau corinthien également en bronze doré. Si les aigles impériales sont réputées pour avoir été fondues par Thomire d’après les dessins de Chaudet, la figure équestre de Murat a probablement été créée sous l’inspiration d’un artiste napolitain, et exécutée sur une très courte période, entre 1811 et 1814. De dimensions similaires aux aigles, mais sans marques distinctives, le cheval cabré était posé sur un socle rond fixé sur chapiteau de style corinthien. Ces figurines demeurent extrêmement rares, la plupart des drapeaux italiens ayant été pris à la fin de la campagne de Russie, pendant la campagne de 1813, en particulier à Dantzig (ill. 1) et lors de la Bataille de Leipzig, ou encore détruit en 1815, au retour des Bourbons. Aussi, une grande partie de ces drapeaux avec leurs hampes se sont retrouvés dans les collections de musées russes avant de disparaître pendant la Seconde guerre mondiale. Œuvres en rapport - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, c. 1811. Musée de la Légion d’Honneur, ancienne collection Spada (ill. 1). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, Musée Napoléon, Fontainebleau, ancienne collection du Prince Napoléon, inv. N251 (ill. 2). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, Musée de l’Armée, Paris, inv.04495.1389 ; Gf39MOK (ill. 3). - Hampe de drapeau des troupes du royaume de Naples, ancienne collection du Prince de Monaco, vente Osenat, 15 novembre 2014, lot 204 (adjugé 30.000 €). - Drapeau du 5e régiment Calabrais (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées), pris à Dantzig en 1813 (ill. 4-5). - Drapeau du 6e régiment de ligne napolitaine (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées), pris à Dantzig en 1813 (ill. 6). - Drapeau du 4e régiment de ligne napolitaine (11e corps du Maréchal Augereau, 33e division d'infanterie du général d’Estrées) (ill. 7).

Estim. 10 000 - 15 000 EUR

Jacques-Louis DAVID (Paris, 1748-Bruxelles, 1825), entourage de. - Portrait du pape Pie VII. Huile sur toile (d’origine, restaurations anciennes). Dans un beau cadre en bois doré à palmettes aux angles (petits manques). H. 88 x L. 73 cm (à vue). H. 103 x L. 87 cm (cadre). Accident sur la toile Historique Célèbre portrait du Pape Pie VII réalisé en février 1805 en présence du modèle qu’on avait fait venir en France pour le Sacre de l’Empereur, il fut commandé auprès du peintre par la Maison de la couronne. Ce portrait est considéré comme l’un des chefs-d'œuvre de David, qui sut exprimer autant le caractère rempli de sagesse et de douceur que l’attitude du pape dont on perçoit l’expression de résignation. Ancien révolutionnaire et régicide, le peintre semble avoir été littéralement subjugué par ce pape dont la simplicité et la profonde humanité l’impressionnèrent ; il écrira d’ailleurs : “C’est une étude particulière que j’ai faite pour être un ouvrage original ; ce qui m’a porté à le faire, c’est pour la prospérité, avoir une juste idée des traits et du caractère de ce chef de l’Église qui a vécu des moments difficiles et extraordinaires.” Le tableau peint en 1805 fut exposé à la galerie du Sénat avant d’être accroché au Musée du Louvre jusqu’à nos jours. Napoléon commandera deux autres répliques qu’il placera au château de Fontainebleau et au château de Versailles. Une troisième version sera gardée par David qui l’emportera à Bruxelles lors de son exil, et restera dans son atelier jusqu’après le décès de l’artiste en 1826. Œuvres en rapport - Jacques-Louis David, “Pie VII (1742-1823), élu pape en 1800” (1805), Musée du Louvre, signé et daté “Lud.David Parisiis 1805” (inv. 3701). - Atelier de Jacques-Louis David, “Pie VII (1742-1823)” (1805), Musée du Louvre, en dépôt au château de Fontainebleau, titré (inv. 3702). - Vente “Souvenirs Historiques”, Millon, 25 novembre 2022, lot 68 (adjugé 5850 €). Littérature - Philippe Bordes. Jacques Louis-David, Empire to exile. Catalogue d’exposition, Londres, Yale University press, & Sterling and Francine Clark Art Institute, 2005. - E.-J. Delecluze. David, son école et son temps. Souvenirs. Paris, Didier, 1855.

Estim. 4 000 - 6 000 EUR

Jean-Baptiste ISABEY (Nancy, 1767-Paris, 1855), atelier de. - Portrait de la Reine Hortense (1783-1837). Aquarelle sur papier. Circa 1813. H. 12,2 x L. 9,2 cm. Jean-Baptiste Isabey l’un des plus grands portraitistes de son temps « Peintre en miniature », voilà l’inscription gravée sur la tombe de Jean-Baptiste Isabey au cimetière du Père-Lachaise. Celui qui sera considéré comme le meilleur portraitiste de son temps ne verra jamais son talent contesté. Isabey nait en 1767 à Nancy, ville où il commence son apprentissage chez Claudot peintre de Stanislas, il révèle déjà ses talents de portraitiste et à Paris, il persévère dans le genre sous le conseil de David lui-même, qui deviendra par la suite son ami. Il se démarque des portraitistes de son époque tels que Sicardi ou Jacques Dumont, par sa capacité à allier dans des petits formats intimistes grâce et dignité et réussit à concilier l’impératif d’idéalisation et le souci de réalité des modèles. Se faire portraiturer par Isabey devient alors presque un impératif pour les membres de la haute société de l’époque. Sous tous les régimes successifs, Isabey a tenu une place majeure dans la vie artistique et mondaine de son temps, mais c’est sous le Premier Empire que son rayonnement est le plus flamboyant. Après la chute de l’Empereur et bien qu’il soit resté fidèle à celui-ci, il continuera de peindre sous la Restauration pour Louis XVIII. Sous le Second Empire, Napoléon III couvre d’honneur celui qui fut le professeur de sa mère. Il consacre une salle au Louvre à l’exposition de ses dessins de costumes pour le sacre, lui alloue une pension de 6000 francs et lui remet la cravate de commandeur de la Légion d’honneur en 1854. Il peint jusqu’à l’âge de 70 ans avant de renoncer à ses pinceaux après avoir rédigé ses mémoires. Une délicieuse miniature d’Hortense de Beauharnais Dans cette aquarelle la reine regarde le spectateur, ses yeux sont doux et rêveurs ; elle est entourée d’un voile de tulle transparent qui l’enveloppe du sommet de la tête et s’enroule autour de son buste. Une déclinaison très raffinée de bleus est utilisée par le peintre pour le travail de la robe, mais également pour les myosotis dans les cheveux de la souveraine. Dans ce portrait au petit format intimiste, Jean-Baptiste Isabey parvient à capturer l’essence de la Reine consort de Hollande. La délicatesse des tons et la finesse du trait évoquent avec subtilité la douceur du modèle. La touche permet de rendre compte de la fraîcheur d’Hortense dans une ambiance féminine presque romantique. Image très élégante de la Reine Hortense, Isabey réalisera plusieurs versions de cette miniature telle que celle conservée à la Malmaison (ill. 1) ou encore celle du Château d’Arenenberg (ill. 2). Une troisième version était conservée dans la collection Forbes, vendue en 2016 (voir ci-après). Œuvres en rapport - Jean-Baptiste Isabey, Portrait de la reine Hortense, 1813, Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, inv. M.M.96.18.1. (ill. 1). - Jean-Baptiste Isabey, Portrait de la reine Hortense, c. 1813, Château d'Arenenberg, musée Napoléon Thurgovie, inv. 1339. (ill. 2). - Jean-Baptiste Isabey, Portrait de la reine Hortense, c. 1813, vente Osenat, 5 mars 2016, lot 217 (adjugé 14.000 €). Littérature E. de Basily-Callimaki, J.-B. Isabey; sa vie, son temps, 1767-1855, suivi du catalogue de l'œuvre gravée par et d'après Isabey, Frazier Soye, 1909, Paris, p. 42 et 77.

Estim. 3 000 - 5 000 EUR

RARE ET IMPORTANTE GRAVURE DE LA BATAILLE D’EYLAU Pietro ANDERLONI (1785-1849), d’après Antonio Raffaele CALLIANO (1785-c. 1824). - Napoleone il Grande vistendo il campo dopo la battaglia d’Eylau. Gravure à l’eau forte, 1810. H. 68 x L. 106 cm (à vue). Dans un grand cadre en bois doré (éclats). H. 86 x L. 126 cm. Historique Rarissime épreuve reprenant un épisode célèbre de l’épopée napoléonienne, l’empereur sur le champ de bataille d’Eylau. Cette victoire en demi-teinte dans laquelle de nombreux soldats perdront la vie fera l’objet d’une campagne de propagande afin de contrôler la perception qu’en aura le peuple. Un programme iconographique précis est établi par Vivant-Denon destiné à présenter Napoléon dirigeant, au lendemain de la bataille, les soins et les secours portés aux blessés. Un concours d’esquisse sera mis en place au Louvre en 1807 et sera gagné par le Baron Gros qui réalisera alors sa célèbre toile ‘Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau, 9 février 1807’ (ill. 1). Ce sujet qui inspirera plusieurs peintres sera également repris en Italie et notamment par Antonio Raffaele Calliano, un habitué des sujets napoléoniens, puisqu’il présente en 1804 une ‘Bataille de Marengo’ qui lui permet d’obtenir une bourse pour parfaire sa formation à Rome à l’Académie Saint-Luc. Il réalise certainement son ‘Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau’ vers l’année 1808-1809, et peint une œuvre empreinte de néoclassicisme dans laquelle les uniformes militaires cohabitent avec la nudité héroïque des soldats à terre. L’œuvre sera gravée par Pietro Anderloni en 1810. Cette eau-forte très certainement produite pour les grands dignitaires de la cour royale de Milan sera tirée à un nombre très limité d’épreuves. À notre connaissance, seuls deux autres exemplaires sont connus (voir ci-après). Œuvres en rapport - Antoine-Jean Gros, Napoléon visitant le champ de bataille d’Eylau, 9 février 1807, 1808, Musée du Louvre, inv. 5067 (ill. 1). - Pietro Andeloni (graveur), d’après Antonio Raffaele Calliano, Napoleone il Grande vistendo il campo dopo la bataglia d’Eylau, 1810, British Museum, inv. 1862,0614.1624. - Pietro Andeloni (graveur), d’après Antonio Raffaele Calliano, Napoleone il Grande vistendo il campo dopo la bataglia d’Eylau, vente Osenat 20 novembre 2016, lot 409 (adjugé 5.000 €). Littérature A. Roccavilla, L’arte nel Biellese, Rinaldo Allara, Biella, 1905, p. 73.

Estim. 800 - 1 200 EUR

Attributed to Juan de la Corte (Antwerp, circa 1585 - Madrid, 1662) - Attribué à Juan de la Corte (Anvers, vers 1585 - Madrid, 1662) "L'enlèvement d'Hélène Huile sur toile. 97,5 x 138 cm. Le Museo del Prado conserve une huile sur toile de Juan de la Corte (inv. P003102) représentant la même scène, pratiquement identique à la présente œuvre du point de vue de la composition, du style et de la coloration. Dans sa description de l'œuvre, le musée indique que "le thème a été très répété dans l'œuvre du peintre et plusieurs versions, avec des variations mineures, du même sujet sont connues dans des collections privées", une information qui soutient notre attribution de la présente peinture à de la Corte. Hormis de légères variations dans certaines positions et expressions des personnages secondaires et de légères différences de composition dans la marge supérieure droite, la similitude du triangle sur la péniche est incontestable. Il s'agit d'Hélène blanche au milieu du chaos et de la férocité de la scène tragique, de Pâris à la proue du bateau et d'Hercule enragé, vêtu d'une peau de lion, luttant avec une pique dans les mains contre les soldats qui tentent d'empêcher le bateau d'avancer. Ces soldats, envoyés par Ménélas, l'époux d'Hélène, "viennent au secours de leur reine depuis un édifice circulaire, voûté et décoré de pilastres qui rappelle le Panthéon d'Agrippa à Rome", comme l'illustre le Prado. Né à Anvers, comme l'atteste son testament, Juan de la Corte s'est probablement formé en Flandre, mais a surtout développé sa carrière en Espagne, notamment à la cour de Madrid. Comme l'indique le catalogue d'une exposition organisée à l'université de Salamanque en 2006, "son activité pour la Couronne d'Espagne, qui s'est poursuivie à partir de 1615, s'est principalement concentrée sur le palais du Buen Retiro, pour lequel il a réalisé plus de 50 peintures, dont la quasi-totalité est perdue d'après les inventaires royaux". En ce qui concerne ses thèmes de prédilection, Juan de la Corte lui-même, comme le rapporte le Prado, avoue qu'il "s'est concentré sur "l'architecture, les batailles et les pays", genres dans lesquels il était très apprécié de ses contemporains". Il est en effet "le peintre espagnol qui représente le plus fréquemment les thèmes du cycle de la guerre de Troie". Références bibliographiques : - Plusieurs auteurs (2006). "Imágenes de un siglo. Lumières du baroque. Pintura española del siglo XVII". CCM. Université de Salamanque. - Museo del Prado (n.d.). "Corte, Juan de la". https://www.museodelprado.es/aprende/enciclopedia/voz/corte-juan-de-la/4236322c-50b0-4cfa-aa66-36a16bb44dda - Museo del Prado (n.d.). "Le viol d'Hélène". https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/el-rapto-de-helena/f2ca6e0a-319b-4327-9979-aaff6c30a2dd

Estim. 18 000 - 22 000 EUR

FRANÇOIS LOUIS GOUNOD (1758-1823) - PORTRAIT DE CHARLES-PHILIPPE DE FRANCE, MONSIEUR, COMTE D'ARTOIS (1757-1836) Mine de plomb sur papier. Dessin à vue ovale, signé en bas à droite "Gounod del(ineavit).", formant paire avec le portrait de la Duchesse d'Angoulême. Le Comte d'Artois porte ici l’uniforme de Colonel Général des Gardes nationales du Royaume de France (titre qu’il possède depuis 1814), et arbore ses nombreuses décorations : la Toison d’or, le cordon et la plaque de l’Ordre du Saint Esprit, la croix de l’Ordre militaire et royal de Saint-Louis et la décoration du Lys (qui ne fut distribuée qu’aux gardes nationaux). Cadre rectangulaire en bois doré à palmettes. H. 18,2 x L. 14 cm. Cadre : H. 34,5 x L. 30,5 cm. Provenance Collection privée anglaise. La provenance britannique de ces feuilles peut nous faire penser qu'ils y ont été exécutés avant 1814, puisque le futur Charles X et sa nièce et belle-fille la duchesse d'Angoulême y résidaient en exil jusqu'en 1814 : Marie-Thérèse au château de Hartwell où elle résidait depuis 1807 avec son oncle Louis XVIII, tandis que Charles-Philippe résidait à Londres à partir de 1799, d'abord au 46 Baker Street, puis de 1805 à 1814 au 72 South Audley Street. Historique Peintre de genre et de portraits, François Louis Gounod fut élève de Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) et entra à l’école de l’Académie royale en 1778. Il est le père du célèbre compositeur Charles Gounod (1818-1893). Il exposa au Salon de 1799 à 1822, et présenta notamment au Salon de 1814 un portrait de S. A. R. la Duchesse d'Angoulême (n° 459).

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

FRANÇOIS LOUIS GOUNOD (1758-1823) - PORTRAIT DE MARIE-THÉRÈSE CHARLOTTE DE FRANCE, MADAME, DUCHESSE D'ANGOULÊME (1778-1851) Mine de plomb sur papier. Dessin à vue ovale, signé en bas à droite "Gounod del(ineavit).", formant paire avec le portrait du Comte d'Artois. La fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette porte une tenue de style Troubadour avec des plumes dans les cheveux et une robe à collerette. Cadre rectangulaire en bois doré à palmettes. H. 16,2 x L. 14 cm. Cadre : H. 34,5 x L. 31 cm. Provenance Collection privée anglaise. La provenance britannique de ces feuilles peut nous faire penser qu'ils y ont été exécutés avant 1814, puisque le futur Charles X et sa nièce et belle-fille la duchesse d'Angoulême y résidaient en exil jusqu'en 1814 : Marie-Thérèse au château de Hartwell où elle résidait depuis 1807 avec son oncle Louis XVIII, tandis que Charles-Philippe résidait à Londres à partir de 1799, d'abord au 46 Baker Street, puis de 1805 à 1814 au 72 South Audley Street. Oeuvre en rapport Notre dessin est préparatoire à l’estampe titrée “Madame, Duchesse d'Angoulême : dédié à sa Majesté Louis XVIII, Roi de France et de Navarre”, gravée par Théodore Richomme (1785-1849), légendée : ”Dessiné aux séances que Son Altesse Royale a accordées par Gounod ancien pensionnaire de l’école de Rome”, c. 1814, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, inv. EF-222-FOL (voir ill. 1). On y apprend que la Duchesse d’Angoulême a posé plusieurs fois pour Gounod. Historique Peintre de genre et de portraits, François Louis Gounod fut élève de Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) et entra à l’école de l’Académie royale en 1778. Il est le père du célèbre compositeur Charles Gounod (1818-1893). Il exposa au Salon de 1799 à 1822, et présenta notamment au Salon de 1814 un portrait de S.A.R. la Duchesse d'Angoulême (n° 459).

Estim. 1 500 - 2 000 EUR

LOUIS XVI, ROI DE FRANCE (1754-1793) - Gravure à l’eau-forte titrée “Le sacre de Louis XVI. Estampe allégorique”. Par Louis-Joseph MASQUELIER (1741-1811) et François Denis NEE (1732-1817), d’après Charles MONNET (1732-1817). Annotation “Champagne n°1” en bas à droite. H. 37 x L. 28 cm (coup de planche). Oeuvre en rapport Louis-Joseph Masquelier (1741-1811) et François-Denis Née (1732-1817), d’après Charles Monnet (1732-1817), “Allégorie gravée à l’occasion du Sacre de Louis XVI”, 1774, Bibliothèque nationale de France. Historique Louis-Joseph Masquelier, né dans le Nord de la France, s’installe à Paris pour se perfectionner dans l’art de gravure dans les ateliers de Jacques-Philippe le Bas. Là-bas, il fait la rencontre de François-Denis Née, de qui il deviendra très proche et avec qui il collaborera tout au long de sa vie professionnelle. Le 11 juin 1775, Louis XVI est sacré roi en la cathédrale de Reims, suivant la tradition remontant à l’époque de Pépin le Bref. Sur l’estampe, le futur Roi Louis XVI va s’unir à la France, représentée sous les traits de Marie-Antoinette. Il est amené vers elle par Minerve, déesse de la sagesse. Il est accompagné de pairs du royaume, vêtus de pourpre et d’hermine. Pour sa part, Louis XVI porte le manteau bleu caractéristique du sacre doublé d’hermine. Par le sacre, le roi de France devient un évêque laïc. La figure de la Religion observe la scène depuis les cieux, tenant un calice, sans doute rempli du vin de la communion, réservé aux prêtres et au Roi lui-même uniquement. Cette figure assoit la légitimité du roi en le présentant comme le digne représentant du royaume selon la volonté de Dieu.

Estim. 200 - 300 EUR

Albert-Georges BESSE (1861-1958). - Campagne de France, 1814, d’après Meissonier. Gravure à l’eau forte et au burin, signée en marge en bas à gauche ; signature du graveur « A Bessé » avec annotations au crayon au coin droit. Dans un cadre de bois noirci. Cadre : H. 68 x L. 51,8 cm. Historique Remarquable dans l’art de la gravure, Albert-Georges Bessé avait été le brillant élève du peintre Léon Gérôme et du graveur Jules Jacquet. Il obtient en 1896 le second Grand Prix de Rome pour la gravure, après Arthur Mayeur et Georges Dupré, et dès 1895, expose régulièrement au Salon des artistes ; l’aquafortiste s’y distingue par la virtuosité de son rendu dans la reproduction des grands maîtres de la peinture, il y obtient la médaille d’Honneur en 1896 avec une Étude académique d’après Flandrin, et une médaille de 3e et 2e classe en 1905 et 1912. Les Beaux-Arts lui commandent plusieurs de ses œuvres notamment en 1910 Le siège de Poitiers par l'amiral de Coligny, d'après Nautré (Musée de Poitiers), en 1912 Le serment du Jeu de Paume d'après Conders (Musée de Versailles), en 1919 le portrait du maréchal de Rochambeau (Musée du Louvre). Il est lauréat de l’Académie des Beaux-Arts l’année suivante en 1920 avec sa gravure ‘La cruche cassée’ d’après Greuze. Les critiques sont toujours élogieuses à son égard : c’est sans effort qu’il sait reproduire les chefs d’œuvre par la gravure. Rarement les peintures immortelles figurant au Louvre ont eu un traducteur plus fervent et plus compréhensif. Œuvre en rapport Ernest Meissonier, Campagne de France 1814, Musée d’Orsay, 1864, inv. RF 1862 (ill. 1).

Estim. 300 - 500 EUR

George CRUIKSHANK (1792-1878), d’après Alexeï Gavrilovitch VENETSIANOV (1780-1847). - “Boney hatching a bulletin or Snug Winter Quarters – Bony dictant un bulletin ou les quartiers d’hiver cosys” Rare gravure originale avec rehauts d’aquarelle polychromes dont l’image est inspirée d’une gravure d’Alexeï Venetsianov. De la Grande Armée on ne perçoit que le bout des coiffes avec les cocardes révolutionnaires, le reste étant recouvert de neige : l’Empereur n’en a que la tête qui dépasse, et de là dicte le bulletin à transmettre à Paris “We have got into comfortable Winter quarters, and the weather is very fine & will last 8 days longer (…) grilld bears fine eating (…) say whe shall be at home at Xmas to dinner (…) don’t let John Bull know that I have been cow poxed, tell a good lie about the Cossacks, D—n it tell any thing but the truth – Nous sommes arrivés des quartiers d’hiver confortables, la météo est excellente et durera encore 8 jours (…) l’ours grillé se mange bien (…) dis que nous serons là pour dîner à Noël (…) il ne faut pas que John Bull sache que j’ai eu la variole, trouve un bon mensonge à dire sur les Cosaques, et, diantre, dis n’importe quoi mais pas la vérité”. Un exemplaire du dessin original russe se trouve au musée de la bataille de Borodino, cette version anglaise a été publiée en décembre 1812, par Walker & Knight Sweetings Alley Royal Exchange. H. 27 x L. 40 cm.

Estim. 3 000 - 5 000 EUR