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Tableaux modernes

Lots recommandés

Mela MUTER (Varsovie 1876 - Paris 1967) - Petit port de pêcheurs en Catalogne Circa 1912/1913 Huile sur toile 81 x 65 cm Signé en bas à gauche" Mela Muter" et dédicacé en bas à droite "A L'ami Jules Rais" Provenance: Collection Jules Rais Par descendance, au propriétaire actuel Mela Muter est une artiste peintre et dessinatrice franco-polonaise de l’École de Paris. Maria Melania Kingsland naît à Varsovie dans une famille juive polonaise aisée. Elle étudie à l’école de dessin et de peinture pour femme de Varsovie. En 1901, elle arrive à Paris avec son mari Michal Muttermilch et s’inscrit à l’Académie Colarossi puis à l’Académie de la Grande Chaumière. Dès 1902, elle devient une personnalité importante de Montparnasse et de la vie artistique parisienne. Elle expose alors régulièrement à Paris. Ses premières œuvres sont des paysages et des portraits symbolistes, puis elle évolue vers un style plus expressionniste. Ses paysages du Sud sont marqués par Cézanne notamment dans la géométrisation des formes, mais aussi par les Fauves. Mela Muter se distingue également par son talent de portraitiste : elle brosse le portrait de nombreuses personnalités du monde artistique, littéraire et politique (François Pompon, Raymond Lefebvre, Léopold Gottlieb, Georges Clémenceau). Entre 1911 et 1914, Mela Muter parcourt la France (Paris, Bretagne, Sud de la France), elle voyage en Espagne, notamment au Pays basque espagnol (Ondarroa) et en Catalogne (Barcelone, Gérone). « Petit port de pêcheurs en Catalogne » est un chef-d’œuvre réalisé vers 1913. À cette époque, Mela Muter séjourne régulièrement en Catalogne et s’éprend de cette région. Elle rencontre le galeriste et marchand d’art catalan Josep Dalmau qui dirige la galerie Dalmau à Barcelone et tisse une amitié. La galerie Dalmau consacre à Mela Muter une exposition monographique en 1911 ; Elle participe également à l’exposition « d’Art polonais » à la galerie Dalmau de 1912. Mela Muter est l’une des femmes artistes polonaise les plus reconnues de son vivant. Ses œuvres sont également très bien reçues par la critique catalane. L’artiste représente ici un petit port de pêche au pied des collines ; des bâtisses aux façades colorées, surmontées de toits rouges et percées de galeries, occupent le haut de la plage, tandis que des barques, dont seule la coque avant est perceptible, gisent sur le sable. Mela Muter construit son tableau par touches de couleurs courtes juxtaposées sur sa toile préparée. Les réserves viennent comme des puits de lumière donner du relief à la composition. Point par point l’artiste exécute les branchages sur la partie supérieure. La lumière, reflétée sur la façade et la galerie, est traduite par des touches de couleur jaune, orange, bleue et rose. Les jeux d’ombre et de lumière à l’intérieur de la galerie révèlent une palette où se côtoient le jaune, le bleu, le vert et le gris. Vif et spontané est le geste. Le cadrage resserré, l’attention portée à la traduction de la lumière et à la couleur, l’utilisation de touches ramassées, l’utilisation de réserves, sont des caractéristiques techniques que l’on retrouve chez l’artiste au tout début des années 1910, notamment dans le tableau « Portrait du marchand Josep Dalmau » (1911) conservé Musée National d’Art de Catalogne », (3) et dans : « Femme assise » (1912) (4) . Les œuvres de cette période placent l’artiste aux côtés des Fauves, en digne héritière de Van Gogh. Jules Rais acquiert ce tableau « Petit port de pêcheurs en Catalogne » directement auprès de l’artiste. La dédicace « a l’ami Jules Rais » traduit le lien amical qui les unissait. Jules Rais, né Jules Salomon Cahen dit Nathan, est un écrivain, critique d’art et traducteur français. Il travaille aux côtés de Roger Marx à la direction de la revue « L’Image » ainsi qu’à la « Gazette des Beaux-arts ». Il est également rédacteur parlementaire en lien avec le ministère des Affaires étrangères. En août 1921, Jules Rais publie l’article « L’art Polonais Contemporain » (5) dans la revue « Art et décoration », en lien avec l’exposition d’Art Polonais organisée au Salon de la Société Nationale des beaux-arts de 1921. Dans cet article, il rend un vibrant hommage aux artistes polonais. La peinture de Mela Muter et ses nombreux talents, dont celui de coloriste, y sont loués par le critique. Nous ignorons à quelle occasion l’artiste et le critique se sont rencontrés mais nous pouvons supposer que le cercle littéraire et artistique qu’ils fréquentaient tous deux les a rapproché. Jules Rais entretenait notamment une correspondance avec une femme artiste polonaise que Mela Muter connaissait : Olga Boznańska (cf. archives Jules Rais). Mela Muter exécutera d’ailleurs un portrait au crayon de Rais qu’elle dédicacera « Au cher ami J. Rais » (6) . Ils entretiendront également une

Estim. 50 000 - 60 000 EUR

Paul STRECKER (Mayence 1900 – Berlin 1950) - Le couple nu Huile sur toile 81 x 100 cm Signé en bas à gauche "Strecker" Au dos, sur le châssis, l’étiquette des éditions Chantal Nous remercions Mr. Gregor Wedekind pour les informations aimablement communiquées. Cette œuvre est répertoriée sous le numéro WV-No.76 du catalogue raisonné préparé par Mr. Udo Braun en 1989. Cette œuvre sera incluse dans le catalogue raisonné en cours de préparation par la Fondation Paul Strecker. Cette œuvre a anciennement appartenu à Jeanne Philibert (Limoux 1898 - Rueil-la-Gadelière 1986) est une écrivaine et éditrice française. Dans sa jeunesse, elle échange une correspondance suivie avec le poète Frédéric Mistral, qui l'appelait tendrement "Magali". Sous ce pseudonyme, elle rencontre le succès en 1927 avec son livre "Le Jardin enchanté", récompensé par le 1er prix Max du Veuzit . Sous l’Occupation, elle se réfugie à Toulouse et sa maison d’édition (éditions Chantal) contribue à imprimer des documents pour la Résistance. En 1947, elle s’installe à Rueil-la-Gadelière, à proximité du peintre Maurice de Vlaminck avec lequel elle se lie d’amitié. Elle reçoit en 1954 la médaille de la résistance. Provenance : Ancienne collection de la romancière Jeanne Philibert dite Magali (Édition Chantal) Paul Strecker (né Hermann Strecker) est né le 13 août 1898 à Mayence. Il est le plus jeune des cinq enfants du couple Elisabeth et Ludwig Strecker. Dès l'âge de 12 ans, il prend des cours de dessin et de peinture. Il s'intéresse également à la littérature, à la musique et au théâtre. En 1915, il obtient son baccalauréat au lycée grand-ducal (aujourd'hui Rabanus-Maurus-Gymnasium) de Mayence. En 1918, il annonce à sa famille qu'il ne veut pas entrer dans l'entreprise de son père, l'éditeur de musique B. Schott's Söhne, mais qu'il veut devenir peintre. À la fin de l'année 1918, il déménage à Munich, où il suit pendant un an les cours de l'école de peinture privée de Moritz Heymann et Heinrich Knirr. En août 1920, il obtient une place à l'Académie des Beaux-Arts. C'est notamment à l'instigation d'Alfred Flechtheim, qu'il s'installe à Berlin en avril 1922. Le galeriste lui assure son soutien et les œuvres de Strecker sont bientôt exposées chez Cassirer et Flechtheim. Entre 1923 et septembre 1924, Strecker effectue deux voyages d'études, le premier en Italie et le second à Sanary-sur-Mer en France. En septembre 1924, Paul Strecker s'installe à Paris, le centre de sa vie pendant vingt ans. Il participe au Salon des Indépendants, au Salon des Tuileries et au Salon d'Automne. Ses voyages le conduisent en Italie, en Espagne, en Suisse, en Hollande et régulièrement en Allemagne. En 1929, la galerie de Flechtheim à Berlin et Düsseldorf présente pour la première fois une grande collection de 24 de ses œuvres. Lors d'un séjour à Mayence en 1932, Strecker expose 18 œuvres au château Kurfürstliches Schloss. À Paris, Strecker fréquente le cercle de Christian Bérard, rencontre Jean Cocteau, Eugène Berman, Pavel Tchelitchev, Julien Green, Céline, Suzanne Valadon, Maurice Utrillo, Kees van Dongen, Jules Pascin et Pablo Picasso. En 1933, Strecker obtient sa première exposition individuelle à Paris, dans la galerie de Jean Bonjean, dont Dior est le partenaire commercial initial. En 1934, le critique d'art Waldemar George classe Strecker parmi les néo-romantiques ou les néo-humanistes. C'est cette appartenance qui lui vaut en 1937 une exposition de ses travaux dans la galerie de Julien Levy à New York. En avril 1939, dix-sept de ses tableaux sont exposés au Petit Palais (1). L’œuvre présentée ici est un chef-d’œuvre de la période parisienne, très proche de l’univers pictural de son ami Pavel Tchelitchew. Il représente un couple nu sur un sol de planche. In www.paul-strecker.org (1) Traduction depuis www.paul-strecker.org

Estim. 6 000 - 8 000 EUR