MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992) Bleu et jaune ou Les villages, 1960
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Description

MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA (1908-1992)

Bleu et jaune ou Les villages, 1960 Huile sur toile, signé en bas à droite. 72,5 x 116 cm Provenance : Paris, Galerie Pierre. Bibliographie : - Jean Raoul-Duval, Oeuvres récentes de Vieira da Silva, in : L'oeil, n°63, mars 1960, reproduit p. 34 - Guy Weelen, Jean-François Jaeger, Virginie Duval, Diane Daval Béran, Vieira da Silva, Catalogue raisonné, Genève, Skira, 1994, reproduit p. 344, n° 1708. Il serait arbitraire d'établir dans l'oeuvre de Vieira da Silva des époques trop tranchées. Elle-même s'en défend. Il y a évolution, non révolution. Soulages lui a dit un jour, en regardant une toile ancienne, un nu académique: “Tu vois, cette ligne du bras, le long du corps, eh bien, on la retrouve dans tes toiles actuelles” En effet, les constantes demeurent: un rythme simple, suivant un contrepoint vertical et horizontal, l'importance de la ligne, la construction savante et rigoureuse par tous petits éléments - carreaux, damiers, croix, points - la touche légère - (il y a des peintres qui recherchent une matière épaisse; moi, je ne sens pas cela), les gris, les blancs, les harmonies délicates et très décoratives. Ces caractéristiques se retrouvent toutes dans chaque tableau. Simplement, l'accent est mis sur l'une ou l'autre. On a pu distinguer une époque où les damiers ont dominé: “L'Atelier”, “Le joueur d'Echecs” - une autre époque, celle des “Villes” (voir L'Oeil n°14) où les lignes s'imbriquent dans des constructions en hauteur - mais toutes ces toiles sont bien filles d'un même esprit. Vieira da Silva promène une main légère sur le tableau qui est devant elle, allant d'un point à l'autre avec des pauses, des glissements. Pour construire ces vastes espaces picturaux, il faut un équilibre infaillible. Le peintre est devant sa toile comme la danseuse sur sa corde: le moindre faux pas, et toute la construction est à terre. - Et puis, il arrive aussi que le tableau soit bien construit, avec une bonne mise en page, mais qu'il ne me plaise pas. La rigueur ne me suffit pas. Il faut que je puisse faire l'école buissonnière. J'ai besoin de liberté, de fantaisie, d'impromptu. Cela c'est très important. Je crois que c'est le meilleur de moi-même. Cette remarque me frappe par sa justesse. Elle met l'accent sur le double aspect de l'oeuvre de Vieira da Silva. C'est une peinture mesurée, hautaine, intelligente. On y respire un air libre et léger, celui des idées claires et des traditions humanistes. Elle a de l'ordre, de la tenue, à l'opposé de ces grands dévergondages, de cette peinture dégoulinante que l'on trouve parfois du côté de l'abstraction lyrique. Elle éveille dans l'âme des résonances pures - l'eau de la source, l'aigu de la lame, le fil d'argent, la note claire du clavecin...Et, sur cette architecture dominée, nerveuse et svelte, presque classique, une imagination poétique fait vivre tout un petit monde plein de verve. J. Raoul-Duval, Oeuvres récentes de Vieira da Silva, in : L'Oeil, n° 63, mars 1960, p. 32.

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