Null Charles-Geneviève de Beaumont, chevalier d’ÉON. Dossier de 43 notes et brou…
Description

Charles-Geneviève de Beaumont, chevalier d’ÉON. Dossier de 43 notes et brouillons autographes, Recueil de differentes idées & pensées pour servir au Projet de ma Petition à faire pour mon retour en France lorsque la paix sera faite entre la France et l’Angleterre, 1790-1797 et s.d. ; environ 55 pages formats divers (in-12 à in-fol.) sous chemise autographe (quelques légers défauts). Important ensemble de notes et brouillons de lettres et de pétitions, notamment auprès de l’Assemblée nationale puis du Directoire, pour pouvoir rentrer en France. Ces notes, trouvées dans le portefeuille du chevalier, sont paginées de 96 à 195 (avec des lacunes dans la numérotation), sans ordre chronologique, certaines notes étant datées, de 1790 à 1796. Le chevalier d’Éon avait obtenu permission en 1784, après la signature de la paix entre la France et l’Angleterre, de retourner à Londres pour y chercher sa bibliothèque, et son mobilier. Mais la Révolution survint ; d’Éon fut porté sur la liste des émigrés et demanda vainement à la Convention l’autorisation de regagner la France pour servir aux armées. La Convention refusa et, en outre, supprima la pension que Louis XV lui avait accordée. D’Éon, ayant vainement tenté d’obtenir des secours du gouvernement français, fut obligé de vendre ses livres pour vivre et d’accepter une pension du Roi d’Angleterre George III. Cet ensemble de notes autographes du Chevalier d’Éon, qui s’exprime indifféremment au masculin ou au féminin, est relatif à ces événements ; ce ne sont parfois que quelques phrases ou idées jetées sur le papier, mais aussi des brouillons de longues lettres copieusement corrigés ; certaines portent des titres : « Note », « Pétition », « pour ma Pétition », « pour la fin du Mémoire »… Nous ne pouvons en donner ici que quelques trop brefs extraits. Brouillon de lettre au Président de l’Assemblée nationale (en 1792). « Quoique le silence soit le plus bel ornement d’une femme permettez-moi de le rompre aujourd’hui […] les menaces des Despotes & des Esclaves du nord & du midi, de la Germanie, des allobroges, goth visigoths & ostrogoths contre la nation, la loi & notre Roi constitutionel rechauffent mon cœur pour ma patrie & mon Roi, rajeunissent ma vieillesse, & raniment mon courage militaire ». Elle le prie de « demander pour moi à Sa Majesté la permission de quitter ma cornette & mon éventail pour reprendre mon casque & mon sabre ». Rappelant ses services militaires et ses blessures, elle ajoute : « je n’ai que 64 ans […] je suis encore aussi forte aussi agile à pied & à cheval qu’à trente ans »… « Ma position à Londres en 1764. J’avois les plus fortes raisons de craindre d’être chaque jour assassiné par une troupe de desperado envoyée & payée à Londres par le Ministre françois [le comte de Guerchy] »… « Prière. Grand Dieu le tems de vos vengeances va finir. Vous êtes le Dieu des armées la Victoire va marcher devant vous »… « Projet de lettre à la Nation françoise à la Paix. Si vous ne voulez pas me payer mes pensions, & me donner de quoi vivre & me faire enterrer bientôt. Rendez moi donc six cartons de mes depeches pour la negociation secrete de la reunion publique de la France avec la Russie. […] Rendez moi donc enfin 44 portes feuilles in 4to de mes depêches secretes à Louis XV & au Cte de Broglie son Ministre Secret pendant ma disgrace public à Londres avec les Ministres de Versailles & ma faveur & bonne intelligence avec Louis XV. […] Guerissez moi de mes rumathismes que j’ai gagné en allant trois jours & nuits de Versailles en Russie & en revenant de même […] Guerissez moi de ma jambe droite cassée, de ma cuisse percée d’un coup de bayonnette, ma tête fendue d’un coup de sabre, mes jambes cloués par les pieds de deux mille hommes de cavalerie qui ont passés sur moi & mon cheval renversé au combat d’Ultrop »… Il proteste contre « la confiscation de mon bien à Tonnerre sur lequel la municipalité de cette ville a illegalement apposé le séquestre ». Il réclame le paiement de son traitement, « toutes mes ressources ayant été épuisées »… Projet de lettre. « Pour n’avoir pas voulu retourner en France après la captivité du Roi au Temple, j’ai perdu toute ma fortune. Privé de tout, sans aucun moyen de subsistance, je me suis avisé de tirer parti de mon savoir à tirer des armes, & j’ai vécu trois ans à faire des assaults publics d’armes tant à Londres que dans les differentes villes de la Province jusqu’à l’époque où j’ai été blessé mortellement le 26 aoust 1797 à un assaut public dans la grande salle d’assemblée de la ville de Southampton » ; soigné par son amie Mme Marie Cole, il réclame du Roi d’Angleterre un « secours alimentaire »… Juin 1796. « Quand je me portois bien je vous ai offert mes services militaires parce que j’étois plus disposée à combattre qu’à entrer en des controverses & tracasseries sur la meilleure forme de constitution à choisir […] Ma carrière politique a fini avec l’usure de mon dernier habit d’homme; depuis 20 ans que j’

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Charles-Geneviève de Beaumont, chevalier d’ÉON. Dossier de 43 notes et brouillons autographes, Recueil de differentes idées & pensées pour servir au Projet de ma Petition à faire pour mon retour en France lorsque la paix sera faite entre la France et l’Angleterre, 1790-1797 et s.d. ; environ 55 pages formats divers (in-12 à in-fol.) sous chemise autographe (quelques légers défauts). Important ensemble de notes et brouillons de lettres et de pétitions, notamment auprès de l’Assemblée nationale puis du Directoire, pour pouvoir rentrer en France. Ces notes, trouvées dans le portefeuille du chevalier, sont paginées de 96 à 195 (avec des lacunes dans la numérotation), sans ordre chronologique, certaines notes étant datées, de 1790 à 1796. Le chevalier d’Éon avait obtenu permission en 1784, après la signature de la paix entre la France et l’Angleterre, de retourner à Londres pour y chercher sa bibliothèque, et son mobilier. Mais la Révolution survint ; d’Éon fut porté sur la liste des émigrés et demanda vainement à la Convention l’autorisation de regagner la France pour servir aux armées. La Convention refusa et, en outre, supprima la pension que Louis XV lui avait accordée. D’Éon, ayant vainement tenté d’obtenir des secours du gouvernement français, fut obligé de vendre ses livres pour vivre et d’accepter une pension du Roi d’Angleterre George III. Cet ensemble de notes autographes du Chevalier d’Éon, qui s’exprime indifféremment au masculin ou au féminin, est relatif à ces événements ; ce ne sont parfois que quelques phrases ou idées jetées sur le papier, mais aussi des brouillons de longues lettres copieusement corrigés ; certaines portent des titres : « Note », « Pétition », « pour ma Pétition », « pour la fin du Mémoire »… Nous ne pouvons en donner ici que quelques trop brefs extraits. Brouillon de lettre au Président de l’Assemblée nationale (en 1792). « Quoique le silence soit le plus bel ornement d’une femme permettez-moi de le rompre aujourd’hui […] les menaces des Despotes & des Esclaves du nord & du midi, de la Germanie, des allobroges, goth visigoths & ostrogoths contre la nation, la loi & notre Roi constitutionel rechauffent mon cœur pour ma patrie & mon Roi, rajeunissent ma vieillesse, & raniment mon courage militaire ». Elle le prie de « demander pour moi à Sa Majesté la permission de quitter ma cornette & mon éventail pour reprendre mon casque & mon sabre ». Rappelant ses services militaires et ses blessures, elle ajoute : « je n’ai que 64 ans […] je suis encore aussi forte aussi agile à pied & à cheval qu’à trente ans »… « Ma position à Londres en 1764. J’avois les plus fortes raisons de craindre d’être chaque jour assassiné par une troupe de desperado envoyée & payée à Londres par le Ministre françois [le comte de Guerchy] »… « Prière. Grand Dieu le tems de vos vengeances va finir. Vous êtes le Dieu des armées la Victoire va marcher devant vous »… « Projet de lettre à la Nation françoise à la Paix. Si vous ne voulez pas me payer mes pensions, & me donner de quoi vivre & me faire enterrer bientôt. Rendez moi donc six cartons de mes depeches pour la negociation secrete de la reunion publique de la France avec la Russie. […] Rendez moi donc enfin 44 portes feuilles in 4to de mes depêches secretes à Louis XV & au Cte de Broglie son Ministre Secret pendant ma disgrace public à Londres avec les Ministres de Versailles & ma faveur & bonne intelligence avec Louis XV. […] Guerissez moi de mes rumathismes que j’ai gagné en allant trois jours & nuits de Versailles en Russie & en revenant de même […] Guerissez moi de ma jambe droite cassée, de ma cuisse percée d’un coup de bayonnette, ma tête fendue d’un coup de sabre, mes jambes cloués par les pieds de deux mille hommes de cavalerie qui ont passés sur moi & mon cheval renversé au combat d’Ultrop »… Il proteste contre « la confiscation de mon bien à Tonnerre sur lequel la municipalité de cette ville a illegalement apposé le séquestre ». Il réclame le paiement de son traitement, « toutes mes ressources ayant été épuisées »… Projet de lettre. « Pour n’avoir pas voulu retourner en France après la captivité du Roi au Temple, j’ai perdu toute ma fortune. Privé de tout, sans aucun moyen de subsistance, je me suis avisé de tirer parti de mon savoir à tirer des armes, & j’ai vécu trois ans à faire des assaults publics d’armes tant à Londres que dans les differentes villes de la Province jusqu’à l’époque où j’ai été blessé mortellement le 26 aoust 1797 à un assaut public dans la grande salle d’assemblée de la ville de Southampton » ; soigné par son amie Mme Marie Cole, il réclame du Roi d’Angleterre un « secours alimentaire »… Juin 1796. « Quand je me portois bien je vous ai offert mes services militaires parce que j’étois plus disposée à combattre qu’à entrer en des controverses & tracasseries sur la meilleure forme de constitution à choisir […] Ma carrière politique a fini avec l’usure de mon dernier habit d’homme; depuis 20 ans que j’

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