Null Charles-Geneviève de Beaumont, chevalier d’ÉON. Manuscrit autographe, Narra…
Description

Charles-Geneviève de Beaumont, chevalier d’ÉON. Manuscrit autographe, Narratif de Madlle D’Eon…, [1795] ; 7 pages et quart in-fol. sur 2 bifeuillets avec ruban de soie bleue (bords sup. et inf. légèrement effrangés). Long récit de son activité d’agent pour le Secret du Roi, et de ses démêlés avec Beaumarchais, pour réclamer le paiement des pensions qui lui sont dues. Le titre complet de ce mémoire, avec de nombreuses corrections et d’importantes additions, est : Narratif de Madlle D’Eon a employer dans sa Petition pour obtenir un dedomagement convenable en compensation pour ses dettes de tems de travaux & d’argent qu’elle a faites tant en Russie qu’en Angleterre dans le cours public & secret de ses negociations malgré le succès dont il a été couronné, & traversé par des fatalités imprevues & pures intrigues de cabinet à Versailles. D’Éon y relate non seulement son rôle dans la négociation secrète de Louis XV et du Prince de Conti auprès de l’Impératrice Élisabeth de Russie pour nommer le Prince de Conti commandant de l’armée russe contre le Roi de Prusse (anecdote plaisante sur le Prince de Conti), mais aussi toute sa carrière diplomatique en Angleterre, la tentative de son empoisonnement par le comte de Guerchy, sa décision de garder les papiers chiffrés de la Cour, conduite approuvée par Louis XV. « Ce monarque est venu enfin à mourir le 10 May 1774. On a trouvé le secret de mon sexe & de ma correspondance secrete à la levée du scellé, sur les papiers du secretaire de son cabinet ». On a d’abord envoyé le marquis de Prunevaux pour négocier le retour de D’Éon en France, sans succès. « Le fameux Caron de Beaumarchais a été le second envoyé extraordinaire des comtes de Maurepas et de Vergennes […] il a mieux réussi en partie que le Mis de Prunevaux, parce qu’il avoit plus d’esprit & plus d’argent pour payer mes dettes dans un païs aussi cher que Londres [...] mais comme cet agent fourbe du Cte de Maurepas trompeur ou trompé ne m’a remis qu’une partie de l’argent promis en me protestant que c’étoit tout l’argent qu’on lui avoit remis pour moi, ce qui étoit très faux mais un tour de Figaro alors moi qui le connaissois & qui avoit grand besoin d’argent [...] je lui ai dit à mon tour : Voilà tous les papiers de la Cour & du Roi que j’ai à vous remettre. Il a crû m’avoir trompé & avoir tous les papiers de la Cour en sa possession, mais il a été trompé lui-même car dans le fait je ne lui ai remis que la moitié des papiers comme lui ne m’avoit remis que la moitié & pas même la moitié de l’argent »… D’Éon indique en quelles bonnes mains il a confié l’autre moitié de ces papiers... Il rappelle pour finir qu’elle s’est « conduite avec prudence & fidelité », et que cette « conduite uniforme, constante, prudente & courageuse » mérite d’être approuvée et couronnée de succès. Évelyne et Maurice Lever, Le Chevalier d’Éon, une vie sans queue ni tête (Fayard, 2009, p. 341-348).

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Charles-Geneviève de Beaumont, chevalier d’ÉON. Manuscrit autographe, Narratif de Madlle D’Eon…, [1795] ; 7 pages et quart in-fol. sur 2 bifeuillets avec ruban de soie bleue (bords sup. et inf. légèrement effrangés). Long récit de son activité d’agent pour le Secret du Roi, et de ses démêlés avec Beaumarchais, pour réclamer le paiement des pensions qui lui sont dues. Le titre complet de ce mémoire, avec de nombreuses corrections et d’importantes additions, est : Narratif de Madlle D’Eon a employer dans sa Petition pour obtenir un dedomagement convenable en compensation pour ses dettes de tems de travaux & d’argent qu’elle a faites tant en Russie qu’en Angleterre dans le cours public & secret de ses negociations malgré le succès dont il a été couronné, & traversé par des fatalités imprevues & pures intrigues de cabinet à Versailles. D’Éon y relate non seulement son rôle dans la négociation secrète de Louis XV et du Prince de Conti auprès de l’Impératrice Élisabeth de Russie pour nommer le Prince de Conti commandant de l’armée russe contre le Roi de Prusse (anecdote plaisante sur le Prince de Conti), mais aussi toute sa carrière diplomatique en Angleterre, la tentative de son empoisonnement par le comte de Guerchy, sa décision de garder les papiers chiffrés de la Cour, conduite approuvée par Louis XV. « Ce monarque est venu enfin à mourir le 10 May 1774. On a trouvé le secret de mon sexe & de ma correspondance secrete à la levée du scellé, sur les papiers du secretaire de son cabinet ». On a d’abord envoyé le marquis de Prunevaux pour négocier le retour de D’Éon en France, sans succès. « Le fameux Caron de Beaumarchais a été le second envoyé extraordinaire des comtes de Maurepas et de Vergennes […] il a mieux réussi en partie que le Mis de Prunevaux, parce qu’il avoit plus d’esprit & plus d’argent pour payer mes dettes dans un païs aussi cher que Londres [...] mais comme cet agent fourbe du Cte de Maurepas trompeur ou trompé ne m’a remis qu’une partie de l’argent promis en me protestant que c’étoit tout l’argent qu’on lui avoit remis pour moi, ce qui étoit très faux mais un tour de Figaro alors moi qui le connaissois & qui avoit grand besoin d’argent [...] je lui ai dit à mon tour : Voilà tous les papiers de la Cour & du Roi que j’ai à vous remettre. Il a crû m’avoir trompé & avoir tous les papiers de la Cour en sa possession, mais il a été trompé lui-même car dans le fait je ne lui ai remis que la moitié des papiers comme lui ne m’avoit remis que la moitié & pas même la moitié de l’argent »… D’Éon indique en quelles bonnes mains il a confié l’autre moitié de ces papiers... Il rappelle pour finir qu’elle s’est « conduite avec prudence & fidelité », et que cette « conduite uniforme, constante, prudente & courageuse » mérite d’être approuvée et couronnée de succès. Évelyne et Maurice Lever, Le Chevalier d’Éon, une vie sans queue ni tête (Fayard, 2009, p. 341-348).

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