[CHEVAUX].

Livre de raison d’un fermier marchand de chevaux. [Ornaisons (Aude), 1806-1848]. In-folio de 334 pp. sur vergé teinté, non paginé, dont 326 manuscrites, vélin avec nouettes, portant sur les plats plusieurs inscriptions du temps à l'encre, en partie effacées, dont le titre « Livre de contes pour les choses […] » et plusieurs signatures du nom « Fabre » ornées (Reliure de l'époque). Intéressant document sur la vie rurale de la région d'Ornaisons au début du xixe siècle, et plus largement de l'Aude. Le volume relié porte le titre « Livre des achats et des ventes pour l'entrèze de la République. Fabre d'Ornezons », mais de ce côté suivent seulement 16 pages rédigées en partie tête-bêche. Cette partie est réservée à des matières annexes (gages des domestiques, brouillon de lettre, etc.), l'essentiel des comptes étant rédigé dans l'autre sens. Au fur et à mesure les ventes de brebis se raréfient, au profit des achats et ventes de mules (dont mules du Poitou), chevaux et juments, par la fréquentation assidue des foires d'Albi, Lautrec, Monestiers, Cordes, Montréal, etc. (toutes les localités importantes de l'Aude, du Tarn et au-delà). Les comptes commerciaux enregistrent les noms de personnes et lieux de résidence : on y trouve ceux de tous les marchands ou éleveurs de chevaux de la région. Les comptes domestiques donnent parfois le surnom précédé de « dit ». C'est dans cette catégorie (pour l'essentiel dans le cahier à part) qu'on trouve le plus de traits de la vie locale : rapports avec d'autres professions (bergers, charrons, charretiers, moissonneurs, domestiques, vendangeurs, maçons), travaux agricoles annexes exercés (bétail, semaisons, travaux de réparation, livraisons de bois, etc.), noms de lieux-dits et villages, situations de parcelles. Dans cette partie les transactions et les événements sont parfois mêlés : « compte du troupeau que jay entre les mains du Berger savoir 99 moutons ou brebis et deux agneaux yl ma na mort un le lendemain de la toison reste à 98 et 2 agneaux qui fait 100 », « compte des journées de charrettes ou dotres choses que je ferais qui ne sont point comprises dans le bal de ferme qui est passé chez Monsieur (…) fourni 2 gonds et un guichet à la porte de sous lescaliers », « compte pour les moissonneurs des journées quils feront (…) savoir ceux qui ont manqué », « compte des dépenses à faire sur les biens à ferme pris à Mme… », « avoir acheté à mon père six objets champs ou envignes ». Le cahier porte un titre de chaque côté : « Compte du (devoir ? mots illisibles) 1833 » et « Le 29 septembre 1832. Livre qui contient Les gages des Domestiques ». Ce volume renferme plusieurs feuillets volants manuscrits dont un de grand format replié (comptes annexes divers) ; plus un cahier in-folio cousu, sans couverture, de 36 pages presque entièrement manuscrites.